J'avoue avoir du mal à comprendre la note moyenne donnée à ce documentaire.


Vu en présence du réalisateur himself, avec qui j'ai eu la chance de discuter, ce documentaire a déjà le mérite , et ce n'est pas rien, d'avoir une très belle affiche.


Le fait de séparer deux périodes distinctes (2000 et 2019)et filmées également au moment de l'époque, donne un ton très original et sort carrément du lot de nombreux documentaires car ici on peut parler de quasi docu-film.


La première partie se base sur les années fougue de Dario Argento au moment où il était au sommet de sa gloire.
Les interview sont intéressantes car Dario est cultivé; les plans lors des tournages sont également très sympathiques permettant d'avoir une facette du réalisateur qui écoute son entourage et ne se veut pas tyrannique.
Le bonhomme privilégiant toujours la réalisation au scénario, il en fait sa marque de fabrique. Il ne veut pas diriger les acteurs mais voit tous les plans dans son tête.


Dario est un artiste, il crée plus qu'il ne manage.


La deuxième partie se veut plus filmique dans le sens où l'on suit Dario sur les différents lieux de tournage. Le réalisateur a une filmographie derrière lui avec son lot de films plus ou moins ratés.
La voix off s'incline pour de l'interview réel.
Cette partie est d'autant plus intéressante qu'on rentre dans l'intime, on laisse la caméra filmer ce qu'on ne devrait pas (Dario change de sujet ou tousse souvent).


Cela ne veut jamais hagiographique, bien au contraire ! On est ému de voir un homme revenir sur son oeuvre, redécouvrir des choses, on s'émerveille et philosophe avec lui. C'est très humain et très beau. Le noir et blanc renforce bien ce côté presque "irréel" , encore plus dans cette Rome aux décors insensés.


Dans cette partie, Dario évoque plusieurs sujets qui nous concerne tous : le temps qui passe (éternel débat du c'était mieux avant), les moments de sa jeunesse, ses influences culturelles et surtout les périodes historiques en toile de fond (les années rouges, années de Plomb)
Dario est né en 1940, il est né en période fasciste et le fascisme le fascine autant qu'il le rebute.
Il est intéressant de voir qu'il s'émerveille devant l'architecture fasciste alors qu'il est antifasciste.


Enfin on plonge dans ses pensées, je noterai néanmoins que contrairement au livre autobiographique sorti il y a peu de temps, ici on occulte le coté suicidaire et drogué du réalisateur.
Thoret voulant volontairement écarter le côté psychologique pour s'intéresser au côté artistique et historique.


La chance d'avoir pu discuter avec le réalisateur, homme hyper cultivé et intéressant, n'influence pas ma note. Ce documentaire est original et intéressant. Il ne démérite pas.

RC88
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le 29 sept. 2019

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RC88

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