Après We blew it, très bon documentaire qui ne parlait pas vraiment de cinéma, Jean-Baptiste Thoret propose cette fois un film sur un réalisateur qu'il affectionne, à savoir Dario Argento, un des maitres du Giallo.
La forme est assez particulière, car elle est découpée en deux parties égales : la première est la reprise d'un documentaire diffusé sur Ciné + en 2000, montre Argento au travail sur le tournage du Sang des innocents, avec un entretien du réalisateur revenant sur son enfance, son passé de critique et scénariste (notamment chez Leone pour Il était une fois dans l'Ouest). Seulement, la source est tirée d'une VHS, avec une image au format timbre poste, et à moins d'avoir des yeux bioniques, on plisse les yeux pour lire les sous-titres. Quant à la suite, tournée au format Cinemascope et noir et blanc, elle montre Argento en 2019, se baladant dans des lieux de tournage situés sur Rome où étaient réalisés ses films, lui permettant de raconter encore des souvenirs.


J'ai un rapport compliqué avec le cinéma d'Argento, où je peux aussi bien adorer Suspiria que Les frissons de l'angoisse, et railler sur ses derniers films, que je trouve consternants, et lassants à force de creuser le même sillon du fantastique. De plus, le réalisateur est ce qu'on appelle un très bon client pour parler de ses films ; on ne compte plus les livres, les documentaires, les interviews qui lui sont consacrés.... Ça frise presque l'indigestion dont le présent documentaire en rajoute une couche.
De plus, le bonhomme ne parait pas vraiment sympathique, surtout dans la partie contemporaine, où il a un discours de vieux con sur le ton de c'était mieux avant, après moi le déluge.... toute cette rengaine déjà déclamée par Godard et dont attend encore l'apocalypse.


Donc voilà ; je ne comprends pas vraiment l'inclusion d'un reportage déjà diffusé en 2000, et qui pouvait se trouver sur Youtube, et ce qui est filmé en 2019 à part Argento parler encore de son enfance durant la guerre, sa famille qui vivait dans le cinéma, ou s'extasier devant ses anciens décors de tournage ou le temps a fait son œuvre. Cela dit, je ne peux pas retirer la passion évidente de Thoret pour Argento, qui avait signé un livre à son encontre en 2008, et la beauté plastique de sa mise en scène. Ainsi que les quelques extraits qu'on voit, dont ceux de Suspiria qui montrent quel grand film c'est.


Alors que ces soupirs-là sont la sensation que j'ai eu devant ces 96 minutes...

Boubakar
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le 20 sept. 2020

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