On lui donnerait le bon Dieu sans confession à Kurt Russell - alias Don Perry, inspecteur de la section d'élite de Los Angeles. Viril et baraqué certes, mais avec cet air de nounours mal dans sa peau qui fait qu'on aurait du mal à lui confier un rôle de méchant. Oui mais voilà, le bon Don Perry (gnon) s'il est un enquêteur hors pair sur le terrain, a une fâcheuse tendance à s'aveugler dès qu'il s'agit de ses plus proches collaborateurs et particulièrement de son supérieur et ami le très corrompu Jack Van Meter (excellent Brendan Gleeson, puant à souhait). Et c'est ainsi que notre courageux mais naïf inspecteur se voit chargé d'une enquête qui non seulement risque d'embraser les relations entre communautés blanche et noire (le quadruple meurtre fait suite à des violences policières à l'encontre de la population noire, nous sommes en 1992 ) mais surtout qui en bout de course risque de mettre en évidence la corruption généralisé orchestrée par les gros bonnets de la police.
Il faudra l'effet conjugué d'une enquête opiniâtre et d'une déchéance personnelle carabinée pour que le bonhomme regarde enfin la réalité en face. (Et rétrospectivement, nous comprenons alors les premières scènes du film).
Il est alors temps pour Don Perry de mettre les pendules à l'heure dans une ultime séquence où le poids des mots pèsera bien plus que le langage des armes.
Un film noir, adapté d'Ellroy, accompagné d'une bande originale bluesy, qui s'il date un peu se laisse néanmoins regarder et écouter.
Personnages/interprétation : 8/10
Histoire/scénario : 8/10
Réalisation/mise en scène : 7/10
8/10