Du bon polar bien carré à l'américaine, basé sur une histoire imaginée par James Ellroy s'il vous plaît, à l'origine d'un scénario signé David Ayer (auréolé du succès de "Training day").
On est immédiatement plongé dans un univers de flics blancs ripoux du LAPD, à quelques jours du verdict du procès des flics responsables de l'agression de Rodney King en 1992.
Une singularité spatio-temporelle particulièrement bienvenue, d'autant que Brendan Gleeson, Kurt Russell et Jonathan Banks se régalent (et nous avec) dans la scène introductive, qui les montre célébrant leur impunité cigare au bec et whisky à la main…
Un Kurt Russell impliqué qui offre pour l'occasion une performance remarquable, dans la peau d'un sale type usé, à la trajectoire certes prévisible, mais bien interprétée.
Pour s'imposer comme un véritable standard du genre, il manque toutefois à "Dark Blue" une ampleur que ni le scénario un peu trop démonstratif, ni la mise en scène efficace mais sans génie de Ron Shelton ne peuvent lui offrir, ce dernier étant plus habitué à des productions moins ambitieuses autour du sport ("Les blancs ne savent pas sauter" notamment).
On pourra également tiquer sur le choix de Scott Speedman dans le rôle du rookie en quête de rédemption. En revanche, on appréciera les prestations tout en sobriété des membres du casting black, composé du vétéran Ving Rhames, de la jolie Michael Michele, et du fourbe Kurupt.