Disons le tout de suite, Dark Circles sent le réchauffé. Un couple s’installe en campagne pour élever leur bébé, considérant ce cadre bien plus adapté que celui de la ville. Manque de bol pour eux les phénomènes paranormaux s’enchainent et l’escalade de l’horreur grimpe au fur et à mesure que la bobine se déroule. Il faut dire que le réalisateur et scénariste s’improvise totalement avec ce métrage, celui-ci étant loin de ses précédentes créations, Beerfest ou la parodie de slasher Club Dread. Pourtant Soter, malgré sa ligne directrice et ses dialogues manquants d’imagination réussit à mettre en scène tout cela de façon assez surprenante, créant une véritable atmosphère, ce qui est évidemment ce qui sauve le film et le fait passer de statut de copié/collé à celui de futur DTV très recommandable.
Soter se débrouille même pour semer le doute; on ne sait pas trop si l’on a affaire à une histoire de fantôme ou que sais-je, et il faudra finalement attendre les dernières minutes pour avoir les réponses. Ces réponses viennent même ébranler le concept même des Paranormal Activity et cie, s’en sortant avec une pirouette logique assez renversante.
On saluera également son choix d’acteur, Johnathon Schaech est aussi effacé que son personnage de mari, alors que Pell James, qui incarne sa femme, est la quintessence de la représentation de femme forte, de mère, celle prête à ce battre jusqu’au bout pour protéger son enfant.
Les seuls gros points noirs sont la réutilisation de quelques instants de terreur repris de The Ring, The Woman ou encore l’excellent La chambre du fils de Álex de la Iglesia (la baby-cam plus particulièrement), heureusement cela s’oublie assez vite encore une fois grâce à l’atmosphère particulière qui se dégage du film.
En somme Soter signe un premier essai où il maîtrise suffisamment le climat anxiogène afin que son oeuvre ne tombe pas dans l’oubli. Un virement à 180 degrés pour celui qui s’était illustré jusqu’ici que dans l’humour con. On espère simplement que pour son prochain projet, s’il fusse d’épouvante, soit un peu plus original au niveau de sa trame et ses jump-scares. En tout cas il tient le bon bout.