Le chef-d'œuvre sous-estimé

Ce chef-d'œuvre des années 90 mêlant film noir et science-fiction ne prend décidément pas de rides. Impossible de ne pas penser à Blade Runner en voyant ce deuxième film réalisé par Alex Proyas qui, après The Crow, persévère dans le fantastique aux décors gothiques. Une ville constamment plongée dans la nuit, des habitants quelconques, une ambiance surannée et une atmosphère des années 40 peuplent ce long-métrage atypique où tout s'enchaine à une vitesse vertigineuse, dans la plus grande cohérence et la plus totale fascination.

De ce début rappelant les vieux films noirs de Howard Hawks à cette progression vers le fantastique, Dark City intrigue, passionne. La réalisation exemplaire de Proyas et le casting parfait y sont pour beaucoup. Le metteur en scène australien instaure rapidement une atmosphère pesante, effrayante, entremêlant suspense et scènes d'action, décors surréalistes et effets spéciaux sidérants.

L'interprétation est quant à elle impressionnante, de Rufus Sewell tout simplement très convaincant en amnésique tourmenté à William Hurt le flic forcené en passant par le trop rare Kiefer Sutherland, la magnifique Jennifer Connelly et l'imposant Richard O'Brien qui campe ici un "Étranger" aux pouvoirs mystiques des plus charismatiques. Sans prétention aucune, captivant de bout, réfléchi et visuellement magnifique, Dark City est l'un des rares chef-d'œuvres de science-fiction de ces dernières décennies.