Noir, fantastique, philosophique

Dark City fait partie de ces films que l'on vit extrêmement différemment selon qu'on connaît déjà un peu le pitch, qu'on s'attend à quelque chose du genre (comme moi), ou qu'on ne sait pas du tout quelle sorte de film c'est.
Les ressorts narratifs et le rythme relèvent plutôt du policier/thriller, et l'intrigue est proprement de la science-fiction, tandis que l'ambiance

est d'un onirisme cauchemardesque, d'un noctambulisme urbain, pleinement fantastique (et qui m'a fait penser à d'autres films comme ceux de J-P Jeunet ou l'Orphelinat sur certains points).
Par moments, l'esthétique devient assez personnelle (je veux dire que l'ensemble audiovisuel me semble s'éloigner des normes américaines de l'époque – plus que dans les films suivants d'Alex Proyas, d'ailleurs). Mais, à mon grand regret, on ne tombe pas non plus dans une véritable recherche hors des sentiers les plus battus. On sent la patte de Dariusz Wolski (directeur de la photographie).
Au-delà de tout ça, Dark City met en scène des questions philosophiques, vitales :

Et la liste est longue encore ... Dark City n'insiste pas sur les réponses (ce serait un autre genre de film), mais sur la puissance, la force pénétrante de ces questions, en les faisant surgir dans cet environnement science-fiction/fantastique noir assez habile pour commencer à être marquant.