Un jeune couple fraîchement marié à Las Vegas et se connaissant à peine, traverse le désert en route pour leur lune de miel. Mais ils se perdent et trouvent sur leur route un homme sérieusement blessé dans un accident de la route, mais l'affaire tourne mal, le blessé se montre très violent et le jeune marié le tue... il s'en suivra une succession d'événement qui feront de cette nuit de noce un véritable enfer.
Après avoir maintes fois prouvé ces immenses qualités de comédien et son amour du cinéma de genre, l'excellent Thomas Jane (The Mist, La ligne rouge, Hung) passe pour la deuxième fois derrière la caméra et livre avec Dark Country une série B très soignée et plutôt inclassable...
Ça commence comme un film noir des années 50, voix off inclue, motel cheap et lumière tamisée par les stores, puis l'on sort du motel et ça vire au road movie 60's, vieille Ford et station service d'époque... ça dérape le temps d'une scène très hot à l'érotisme 80's façon 9 semaines 1/2 (franchement réussie) avant de tomber dans un pur thriller, d'y imposer un humour noir que n'auraient pas renié les frères Coen : creuser une tombe dans le désert avec un démonte pneu n'étant pas chose facile, d'autant plus que le corps est finalement plus grand que prévu...
Et puis, alors que l'on se croit sur des sentiers très balisé d'un polar façon Blood Simple, Thomas Jane fait encore glisser le film dans un autre genre ultra codé en versant dans la 4ème dimension et le fantastique...
Le film ne brille jamais par son originalité, mais il apparait toujours comme un hommage sincère à tous ces genres, du film noir au fantastique et il se suit sans aucun ennui et avec un vrai plaisir.
La mise en scène est toujours soignée, la photo - très léchée - est souvent magnifique et les acteurs sont vraiment très convaincants (Thomas Jane himself, Lauren German et une furtive apparition de Ron Perlman)
Hélas, à force de n'être que dans l'hommage et de viser sans doute une resucée à la Tarantino, Thomas Jane oublie de sortir de tous ces sentiers ultra balisés et offre un film qui n'est jamais vraiment personnel et qui ne surprend que très rarement.
La fin est hélas très téléphonée et manque totalement d'originalité, pour le coup.
Mais le film respire une telle volonté de bien faire, un tel amour du genre, une vraie honnêteté et une totale absence de prétention qu'il constitue un divertissement tout à fait agréable et amusant.
A noter que le DVD permet de voir le film dans sa version 3D ou en simple 2D (ce que je recommande car la 3D me parait ici encore totalement gadget)