Une histoire mystérieuse, une ambiance rétro, il n'y a pas de doutes, ceci n'est pas une défaillance de votre téléviseur, n'essayez donc pas de régler l'image, nous contrôlons à présent les horizontales et les verticales. Bienvenue au-delà du réel.
Dick (Thomas Jane) se réveille dans une chambre d'hôtel de Vegas, aux côtés d'une femme qu'il a épousé la nuit même, et dont il n'a aucun souvenirs. Prenant la route pour aller fêter leur lune de miel, ils se perdront, et tenteront d'aider un homme accidenté agonisant au milieu de la route. Alors qu'ils essaieront de retrouver leur chemin pour conduire l'homme à l'hôpital, celui-ci se mettra à leur tenir un discours inquiétant.
C'est certain, Thomas Jane a voulu au travers de son (second) film nous replonger dans les années 50, avec ses films noirs et ses séries sur fond de mystère, notamment la Quatrième Dimension ou Au-delà du réel. Plans cadrés sur les visages, décors qui défilent derrière la voiture, fond musical oscillant entre le jazz-bar et l'angoissant, Jane a parfaitement synthétisé l'ambiance de cette époque, et l'on est stupéfait par cette justesse de réalisation. Conforme au genre, il n'y aura pas ici de scènes d'action exubérantes ou d'effusions de sang, car tout repose sur le mystère.
Malheureusement, si l'on a suffisamment de jugeote, on comprend assez rapidement sur quoi repose le mystère, mais, curieusement, on se laisse malgré tout prendre au jeu, ne serait-ce que pour en voir la fin et pouvoir s'exclamer « j'avais raison ! ». Etait-ce volontaire de la part de Jane de semer tous ces cailloux ? Probablement, car si l'on se remémore les épisodes des séries de cette époque, ils se montraient en général étranges sans non plus frustrer le spectateur en le laissant dans l'incompréhension. Point important de l'écriture, il offre deux interprétations différentes, l'une paraissant la plus simple et la plus logique, et l'autre bien plus complexe, pour peu que l'on fasse bien attention à tous ces fameux cailloux que sème Jane.
Bref, Dark Country est une sympathique production du genre, et surtout un très bel hommage que fait Thomas Jane à cette époque maintenant révolue, et qui n'est d'ailleurs visuellement pas sans rappeler Sin City (hormis la couleur, bien entendu). On notera néanmoins quelques écarts, notamment au travers d'une scène plutôt étonnante avec des glaçons...
Certains grinceront des dents à cause d'incrustations pas toujours parfaites, mais rappelons-nous que c'est une production Nu Image de seulement 4 millions de dollars, qui plus est en 3D, ce qui est excusable, et apportant une légère touche vintage.
Pour conclure, les amateurs du genre y trouveront là leur compte, et passeront un sympathique moment, débordant de nostalgie. Ceux qui en revanche s'attendaient à un mystère incompréhensible ou à une boucherie dans le désert devront passer leur chemin.
Mention spéciale pour Thomas Jane, qui en plus d'être crédible dans son rôle, se révèle être un réalisateur étonnant. Un second souffle pour sa carrière ?
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