Sur une planète étrange, un grand cristal absorbe la lumière des trois soleils et la restitue en énergie vitale. Mais, depuis qu’il a perdu un éclat, il est devenu sombre. Le cristal ténébreux est gardé dans une forteresse commandée par les terribles et répugnants Skeksès. Jen, un jeune Gelflings survivant du massacre de son peuple, a été élevé par les mystiques, des créatures sages. Avant de mourir, son mentor lui donne pour mission de replacer l’éclat manquant afin de guérir le cristal. Il doit d’abord se rendre chez Aughra, la gardienne des secrets.
Jim Henson était un enchanteur au sens littéral du terme. Il n’a malheureusement réalisé que deux films et si Labyrinthe a quelques défauts, Dark cristal est une pure merveille.
Le principe, tout d’abord, était novateur à l’époque et continue de l’être. Tous les personnages sont des marionnettes, depuis les éléments de la forêt jusqu’aux grands Garthims en passant par les montures à longues pattes. La nature fourmille de petites créatures pittoresques qui charment le spectateur. Ce choix confère à toute l’œuvre une féérie qui, si elle est parfois dure, émerveille à chaque image. Cela donne également une dimension intemporelle à ce film qui ne vieillit pas tellement (OK, à part les rayons en surimpression de la pellicule).
L’histoire est une quête classique où le jeune héros se révèle, trouve l’amour et grandit. Il résout le conflit qui ronge la planète et tout le monde est content. Un scénario si naïf n’est possible que dans un conte, et la féérie rend cette histoire adorable. Pourtant, certains personnages sont inquiétants (les Skèksès, évidemment, mais également Aughra et même les mystiques dans une certaine mesure). Des passages (comme l’aspiration de la vie) sont carrément difficiles et empêchent de montrer cette œuvre aux enfants. Ce n’est pas bien grave, on peut tout autant s’émerveiller quand on est adulte.
Le film se suffit à lui-même et l’état de félicité que retrouve la planète Thra une fois le cristal restauré interdit toute suite. Il est tout de même dommage qu’un si grand artiste n’ait pu produire que deux films et soit mort si jeune ; nul doute que la réalité virtuelle aurait donné des ailes à son imagination. Espérons sa réincarnation prompte…