Dark Crystal fut l'un des films les plus marquants de mon enfance et, contrairement à ce que beaucoup semblent déplorer, je trouve qu'il n'a pas si mal vieilli que cela, et ce même après l'immense première saison d'une série fidèle à son esprit qui m'aura permis d'apprécier plus encore cet énième visionnage.
Franchement, je les trouve toujours aussi bien foutus ces déguisements, et la plupart du temps même réalistes (en dehors des échassiers dont l'on devine aisément les acteurs en-dessous ou encore les garthims à la gestuelle pour le moins ridicule) ; il plane encore une sorte de magie, une sorte de poésie autour du foisonnant bestiaire et des nombreux personnages, comme des jolis décors à la végétation par endroits luxuriante de cet univers fantasy-pas-que-pour-les-enfants...
En revanche, et c'est là où la série s'avère particulièrement bienvenue grâce à son développement, le scénario se révèle quand même assez opaque et peut-être un peu trop linéaire, et on aurait vite fait de s'y perdre sans en apprécier la substantifique moelle. Les dialogues, limite enfantins, ou du moins pas très originaux, n'aidant franchement pas toujours ce Dark Crystal à cohabiter avec son côté obscur voire malsain. Les Skèksès par exemple, s'avérant bien moins loquaces et bruyants que dans ladite série.
Toutefois, malgré un rythme parfois fragile, le charme plastique et la poésie qui se dégagent du film de Jim Henson et Frank Oz, comme l'extraordinaire originalité de son univers, sans oublier ses scènes chocs n'épargnant pas quelque gelfling ou autres pods continueront d'ébahir les plus petits (qui ne seraient pas encore définitivement intoxiqués par le numérique) comme de ravir les plus grands, et me laisseront quant à moi toujours ce vague mais si merveilleux souvenir de ma plus tendre jeunesse...