Recherche d'un titre qui soit à mon image : fin, drôle et intelligent
Alors, ça se déroule dans une de ces banlieues américaines dénuées du moindre intérêt (lieu idéal pour un tel film). Un de ces endroits où on se fait tellement chier qu'on a plus que deux activités majeures : regarder les films porno sur les chaînes spécialisées et se la taper au-dessus du lavabo (souvent dans cet ordre, mais un peu d'originalité n'est pas exclu).
On a droit à une famille américaine typique, façon sitcom, mais en version dépressive. Il y a le père, au chomedu et qui réussit ses entretiens d'embauche comme moi je réussis l'ascension de l'Anapurna par la face Nord, sans oxygène et sur les mains. Et comme il est infichu de ramener du taff à la casa, le soir, c'est "hôtel du dos tourné", car bobonne, elle, elle travaille.
Et, bien entendu, cette joyeuse famille a décidé de procréer (comme quoi, on devrait l'interdire, parfois). Il y a le premier morpion, un ado qui a la motivation d'un escargot asthmatique qu'on mènerait à la casserole, la coupe de cheveux d'un vieux clébard arthritique envahi de puces et la tête remplie d'hormones pour une compatriote de son âge. Cela donne d'ailleurs la seule scène intéressante du film, quand ce lardon surnuméraire et définitivement idiot croit que le meilleur moyen de draguer la jouvencelle est de faire comme dans les films qu'il regarde sans cesse, c'est-à-dire de lui mettre la main sur les seins, espérant que, par un réflexe conditionné qui n'a rien à envier à celui du toutou au Pavlov, cela aboutirait à ce que la pucelle écarte les cuisses.
Et, bien entendu, il y a un second morpion (alors là, ça relève du crime contre l'humanité). Et lui, on s'en fout. A son âge, il fait encore pipi dans sa culotte et hurle au beau milieu du jardin d'enfants : la honte pour sa famille jusqu'à la 77ème génération.
Jusque là, le film était donc sympa. Dans ce début, on avait ce que le cinéaste avait de plus intéressant à nous proposer. Cela fait donc 4 minutes que le film a débuté, et il aurait dû s'arrêter là. Car le reste navigue allégrement entre le pathétique et le pitoyable (pour les meilleures scènes, du moins). Seule exception notable : l'arrivée, le temps d'une seule scène hélas, de J.K. Simmons, dont on ne chantera jamais assez les louanges.
Sinon ? Ben, c'est des Aliens qui en ont marre qu'on les appelle toujours "Gris". Alors, pour se venger, ils font chier une famille américaine. Et ils font donc un voyage de 350,000 milliards d'années-lumière pour dévaster un frigo et empiler des bouteilles. Ils n'ont vraiment que ça à foutre, les Gris !
Et le réalisateur, dans tout ça ? Eh bien, le jour où il a lu "Les Films d'horreur pour les Nuls", il a dû sauter des pages. Ou il n'a pas compris grand-chose. Pour lui, implanter une ambiance, juste histoire de foutre la trouille progressivement à ses spectateurs, c'est une perte de temps. Alors, il attaque franco, avec une série de scènes en Jump Scare toute plus ridicules et inefficaces les unes que les autres. La palme revient sans doute aux oiseaux suicidaires qui viennent des quatre coins du pays se claquer le beignet sur les fenêtres de notre famille (mais que fait Allain Bougrain-Dubourg, que diable ?).
Quant au combat final... je n'ose même pas l'évoquer, de peur de salir ce site (qui, pourtant, en a vu d'autres).
Au fait, ce final se déroule un 04 juillet. C'est une manie, chez eux, de casser de l'Alien pour fêter leur nation ?
En bref, j'avais dit que je mettrais trois points pour saluer la présence toujours bienvenue de J.K. Simmons. Et c'est bien payé ! (content, d'ailleurs, de ne pas avoir payé pour voir ça)