La vérité sort de la bouche des enfants

SPOILERS INSIDE

Premiers pas dans le fantastique pour la réalisatrice Marina de Van, déjà auteure des intrigants Dans ma peau et Ne te retourne pas. Tourné cette fois-ci en Irlande en langue anglaise, son quatrième long-métrage se penche sur une petite fille renfermée placée sous la garde d'un couple d'amis après la mort brutale de ses parents dans un incident bizarre où les meubles semblent avoir décimé les géniteurs. Et plus la jeune Niamh essaie de se reconstruire, plus de nouveaux évènements étranges s'amoncellent autour d'elle, questionnant son entourage quant à ses capacités et son passé...

À la vue de Dark Touch, on ne peut s'empêcher de penser au "Carrie" de Stephen King, avec sa jeune héroïne mal dans sa peau qui développe des pouvoirs télékinétiques, Marina de Van proposant un scénario pas très original mais toutefois nanti d'une thématique sérieuse et assez inédite dans le genre : la maltraitance infantile. Un sujet brûlant qui aurait fait froid dans le dos mais qui est ici hélas maladroitement amené. La faute au montage, dévoilant des indices trop tard ou trop tôt ? À l'allure du film, lancinant et peu attractif ? À la tournure que prend le métrage, clairement horrifique mais sorti de nulle part pour aller dans la même direction ? On ne saurait dire, peut-être un peu de tout à la fois.

La mise en scène reste foncièrement plate, le plus souvent morne et sans relief en dépit de quelques séquences maîtrisées. Malheureusement peu aidé par un casting peu transcendant (hormis la jeune Missy Keating, 12 ans et déjà hypnotisante), une triste photographie et un rythme clairement apathique, Dark Touch n'arrive jamais à effrayer, que ce soit lors des rares passages fantastiques ou lors de ceux traitant de maltraitance. Aucun malaise ne viendra pointer le bout de son nez alors que le sujet principal pouvait clairement s'y appuyer et proposer une alternative efficace au chef-d’œuvre de Stephen King. Pas forcément désagréable en soi mais aux relents de déjà vu, Dark Touch ne marquera pas les esprits.