Un Premier film étonnant...
Dans « Meanwhile City », métropole d'un monde futur étouffé par une mosaïque de religions et de fois, John Preest se masque comme un justicier pour venger une petite fille assassinée par l'« Individu ». Et dans Londres, de nos jours, Emilia filme ses tentatives de suicide pour créer une œuvre d'Art sans pareille alors que Milo réapprend à vivre sans sa fiancée qui l'a quitté le jour même de leurs noces. Ses trois destins vont se percuter dans un tourbillon de réalités fluctuantes...
Pour autant que le terme de « réalité » ait vraiment un sens...
Pour son premier long-métrage, Gerald McMorrow choisit de nous raconter l'histoire de trois folies. La psychose justicière, la schizophrénie créative et la régression due à l'amour déçu. Par ces hasards qui font les récits dignes d'être racontés, ces altérations de l'esprit vont se croiser à travers un thriller où l'action comme le suspense ne tiennent somme toute qu'un rôle mineur. Dark World, en effet, se réclame plus volontiers du contemplatif que seul un rythme lent peut retranscrire, plutôt que d'un spectaculaire dépourvu de sens et vite rendu lassant par des explosions de couleurs et de sons toutes aussi gratuites qu'inutiles sur le plan narratif.
Mais il ne s'agit pas pour autant d'un film d'auteur non plus, plutôt d'une de ces œuvres originales et personnelles, voire presque élitistes sous certains aspects, qui s'avèrent inaptes à satisfaire le plus grand nombre de par leur unicité même. Un OVNI, une production à part, un voyage dans une imagination aussi atypique qu'incisive à travers un récit qui donne au premier abord l'apparence de s'égarer dans bien trop de directions différentes.
L'ensemble saura néanmoins se montrer tout à fait cohérent, notamment dans sa conclusion haute en abolition de la folie pure d'où une forme de rédemption émergera pour deux de ces déséquilibrés au moins.
Et à la plus grande surprise du spectateur, ce qui reste la marque du talent.