Deuxième film de Philip Ridley, troisième que je vois du bonhomme. Le mieux écrit et le mieux réalisé est "Heartless" mais je trouve les univers de ce "The passion of Darkly Noon" et de "The Reflecting Skin" tout aussi intéressants.
Le scénario présente une situation intéressante, malheureusement elle manque de ressors dramatique, de conflits exploités avec en fin de course des résolutions. Au lieu de ça, l'auteur présente des personnages, les fait interagir, insère une ambiance fantastico-surréaliste. Ça marche, on ne s'ennuie pas, mais on sent que ça pourrait être plus palpitant. Notons également la belle évolution de Darkly Noon, évolution aussi logique que glaçante. C'est peut-être parce que l'auteur privilégie presque exclusivement son point de vue qu'on manque de conflits ; on ressent bien un petit combat interne mais son manque de conscience de la réalité l'empêche de vraiment comprendre ses choix.
La mise en scène est un peu maladroite mais ça passe tout de même bien. De plus, Ridley s'amuse avec sa caméra autant que sur sa table de montage. Il ne fait pas de choses extravagantes, mais se permet de refaire des trucs déjà vus ailleurs avec plus ou moins de succès. La musique fonctionne assez bien avec l'univers visuel. Les acteurs sont bons, quoique Brendan Fraser, que j'apprécie beaucoup, a parfois du mal à trouver le bon ton et n'arrive pas à être assez bizarre non plus. Viggo et Asley sont bons dans leurs rôles respectifs, à savoir celui d'un charpentier muet et celle d'une nymphe séduisante malgré elle.
Bref, c'est plutôt sympa, j'aime beaucoup le travail de Ridley même s'il y a dans ses deux premiers longs métrages des couacs narratifs et scéniques qui m'empêchent de m'extasier.