Waouw. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ça. Partagé au début du film entre rire des frasques d'une enfant un peu pateaude et les rires cette fois jaunes des raclées infligées par un père brusque et idiot; on se fait vite rattraper par l'interprétation sans failles de Marina Foïs.
C'est incroyable l'évolution de cette actrice. Avoir joué dans autant de bouses et arriver à servir ce genre de rôles dramatiques, ça force le respect.
Son personnage est simple, à la limite de l'illétrisme, mais elle le sublime. L'écriture du scénario, basé sur une histoire vraie, est assez poignante et évite toujours le voyeurisme en préférant la narration de Marina Foïs.
On évite ainsi de passer par la case de prise en pitié, "mon Dieu que c'est affreux ce qu'il lui arrive", car on ne voit jamais de scènes cruelles et gonflées à bloc pour l'occasion.
J'ai vraiment apprécié la mise en scène discrète et efficace, l'ambiance suscitée avec une grande finesse. On ressent chaque passage avec d'autant plus d'intensité qu'on l'imagine plutôt, comme avec un bon bouquin. Le sadisme et la bêtise en moins.
Et tant mieux, car du coup le film conserve une vraie dynamique. Après coup on se dit que le rythme du film est excellent. Et c'est plutôt inhabituel, car autant je déteste les mélodrames et drames à deux balles, autant ici le ton est grave sans être pesant.
L'histoire de cette vie difficile apparaît après coup, de manière coupable presque, après que l'on ait été abasourdi devant la succession d'évènements et la totale maîtrise de la réalisatrice.