Darling
6.7
Darling

Film de Christine Carrière (2007)

Ce film, je le redoutais comme la peste. La bande annonce m'avait laissé supposer un truc bien misérabiliste, et le misérabilisme, pour moi, ça n'a rien de narratif.


Et bien en ce qui concerne la première moitié du film, c'est très agréable à suivre. Bon, tout va trop vite, peut-être parce que c'est adapté d'un roman, je ne sais pas, et c'est décousu, mais il y a beaucoup d'humour ce qui fait qu'il n'y a pas de misérabilisme, je me suis d'ailleurs dit : ha, ce bon vieux Teulé ne m'a finalement pas déçu. Et puis, durant cette première moitié, on aun objectif qui est énoncé, des conflits, des personnages.


La seconde moitié, c'est tout-à-fait autre chose. L'objectif étant atteint, il ne s'agit alors plus que d'assister à la descente aux enfers de l'héroïne et ce toujours avec moins d'humour et plus de phrases 'touchantes'. Sauf qu'au bout d'un moment, arrivé à la première heure pour être exact, ça devient juste insupportable. Plus de conflits, juste un personnage qui souffre ; quant aux personnages, il n'y en a plus que deux, l'une qui souffre et l'autre que l'on ne voit presque plus.


J'ai beaucoup apprécié l'esthétique simple du film. Cela paraît con à dire, mais des films sans étalonnage avec un gros filtre jaune ou bleu, ça devient rare, peu importe le pays. Du coup, pour ce qui est de la partie comique du film, ça m'a fait du bien de voir une image si sobre. Niveau découpage, puisque tout va très vite, les scènes laissent souvent un goût de trop peu, forcément puisqu'on n'a pas le temps de s'attarder sur quoi que ce soit. Guillaume Canet a failli me convaincre pour al première fois qu'il était un grand acteur, mais non il reste juste correct, voire fade car son personnage aurait demandé un type un peu plus foufou (mauvais casting on dira). Marina Foïs, en revanche, et contrairement à ce que mon scepticisme me dictait avant de lancer le film, est parfaite dans ce rôle. En plus, grâce à ce film, j'ai appris qu'elle avait joué à poil dans "Le plaisir de chanter" qu'il me faudra regarder pour le coup (ou pour le cul, cul que j'ai redécouvert ici et dont je ne me souvenais plus que les courbes étaient si prononcées).


Un dernier petit mot : ça me fait toujours bizarre quand, dans un film, on voit le personnage grandir : l'histoire nous présente Darling quand elle est mioche, et je dois dire que je m'y suis beaucoup attaché, au point que Teulé aurait pu ne raconter que cette partie ; quand elle grandit, c'est une autre actrice qui prend le relais, et ça me choque parce que j'ai assimilé le personnage à un visage. De plus, les deux actrices jouent le personnage de manière totalement différent, du coup, c'est vraiment difficile de trouver des repères. J'avais ressenti ça devant "Slumdog Millionaire" aussi.


Bref, "Darling" est une comédie dramatique qui vaut surtout pour sa première moitié plus axée sur un humour absurde que pour la seconde plus axée sur du misérabilisme dégoûtant et facile. Dommage.

Fatpooper
5
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le 3 sept. 2015

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