Ce beau documentaire est riche en moments jamais vus auparavant - coulisses de concerts, images furtives en tournée, extraits de petits films confidentiels, répétitions de Lazarus - le tout lié par la voix de David Bowie qui se livre souvent sans fards sur des sujets comme le succès, l'âge, sa place dans le monde musical. Ses collaborateurs - dont Tony Visconti son plus proche - rendent hommage à un homme qui derrière la façade caméléon de l'artiste, de la rock-star, de l'acteur, du compositeur, cachait un être sensible, drôle mais surtout très timide.
Plus le documentaire avance et plus l'ambiance devient lourde d'émotion retenue: il suffit de voir les dernières photos d'un Bowie en fin de vie mais d'une dignité exemplaire ou bien n'entendre que sa voix presque cassée et son souffle court sur le morceau Lazarus sans instrumentation. Quelques révélations sur le sens de certaines compositions dont celles de Valentine's Day, étonnent.
Seule la BBC pouvait créer un programme de cette qualité, la version vue sur ARTE a un montage différent et est un peu plus longue de 2 minutes (un passage un peu plus long sur le personnage de Major Tom et du clip de Ashes to Ashes et elle est sous-titrée pour les interventions de David Bowie ou doublée pour les témoignages des amis musiciens, producteurs, choristes.)
Ce n'est donc pas un film qui égratigne l'image du chanteur mais qui rappelle avec justesse et honnêteté qu'entre 2011 et 2016, BOWIE a retrouvé - en deux albums et une comédie musicale - la place qu'il tenait dans l'imaginaire collectif de ses fans, c'est à dire un artiste au sommet d'une montagne. Place plus que méritée dans l'histoire de la culture populaire.
Après j'assume totalement ma subjectivité.