Good ol' Dave !
Pas ouf le retour de David Brent. Dommage. Mais pas nul non plus car le plaisir de retrouver ce personnage est extrême ! Ricky part en tournée avec son groupe et... c'est très long en fait. Là où le...
le 11 févr. 2017
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J’aurai vu l’intégrale de The office UK en quelques jours : j’ai enchaîné les deux saisons, le christmas special, et maintenant le film sur David Brent sorti en 2016.
Je préfère la version US de la série, mais il y a toujours quelque chose pour me faire marrer dans les œuvres de Ricky Gervais, qui a entretemps créé Life’s too short et Extras, que je trouve à pleurer de rire… et j’espérais que "David Brent : Life on the road" se rapprocherait un peu plus de l’humour de ces deux séries.
Et effectivement, dès la première scène, j’ai pu voir que le film me faisait beaucoup plus marrer. Gervais est fidèle à lui-même, ses mimiques et intonations ont toujours été très drôles, mais je trouve que l’humour est une version perfectionnée de celui de The office.
L’a série m’amusait, mais générait souvent un malaise, qui m’empêchait de rire vraiment. Dans Life on the road, on retrouve les situations délicates provoquées par les propos déplacés de David Brent, mais sans qu’elle mette mal à l’aise pour autant : les autres personnages réagissent toujours négativement, mais la différence est qu’on ne s’éternise pas sur leur gêne. Et même quand ils formulent leur inconfort, ça n’est que brièvement, et on passe à la suite.
Les scènes ne traînent pas, le film gagne en dynamisme, grâce au montage mais également l’énergie du jeu d’acteur, ce qui rend les gags plus efficaces. Plus globalement, je trouve l’écriture des gags plus futée, les quiproquos tellement bien trouvés.
Et il y a une bonne alchimie entre certains des personnages ; Brent s’est trouvé un acolyte avec le même humour débile, et donc on échappe pendant un moment à ces situations d’autrefois où c’était tout le temps le boss laissé tout seul après une remarque foireuse, faisant face inconfortablement longtemps au silence de tous ses employés.
La dernière fois qu’on avait vu David Brent, il travaillait à son compte, faisant du porte-à-porte. Son job n’a pas changé, bien qu’il ait un bureau dans un open space désormais (et on se demande toujours pourquoi ses employeurs le gardent… il fait toujours autant le guignol, sauf qu’il n’est plus le patron).
Il décide toutefois de partir en tournée, avec des musiciens qu’il a embauchés pour reformer son ancien groupe. Ils ne font ça que pour l’argent, et ne supportent pas Brent, ce sur quoi le film insiste beaucoup trop à mon goût.
Dans la série, je trouvais ça honorable qu’à aucun moment on ne nous montre les gens exprimer leur mépris pour David, alors que plus d’une fois j’avais l’impression que ça allait venir : par exemple quand le boss refilait des cartes de visite à ses employés qui s’en foutaient visiblement, je m’attendais à ce que l’un d’eux balance la carte à la poubelle… mais jamais la série ne s’était abaissé à ce genre de facilité, se contentant de faire sentir l’inconfort des employés, rien qu’à voir leur visage.
Or dans Life on the road, je regrette que les membres du groupe ne servent pratiquement qu’à ça : ils disent à quel point David est horrible, ce qui est lassant à force car c’est un gag facile et récurrent, mais en plus leur propos semble toujours disproportionné par rapport à ce qu’on voit. Et par ailleurs, c’est mieux de faire passer le gag en montrant les frasques de Brent, plutôt que de nous dire à quel point il est affreux.
En plus il y a un retournement qui sort de nulle part à la fin, juste parce qu’il y a besoin de passer à une note plus positive.
Pour ce qui est des chansons, je ne les trouve pas si mal, en dépit des paroles volontairement bêtes. Mais c’est dommage que le texte ne soit pas plus absurde justement ; au bout d’un moment ça parle bien d’handicapés et de racisme, mais là j’ai trouvé ça poussif, et pas assez inventif pour être drôle. Ca repose juste sur l’idée que David Brent fait une chanson pseudo-engagée et involontairement offensante, mais à part ça, les paroles n’ont rien de particulièrement drôle ; on est loin du niveau d’un Get him to the Greek par exemple, où le non seulement le message véhiculé par les chansons était con, mais en plus formulé de façon incongrue.
Et même si musicalement, les chansons de Life on the road sont correctes, il n’y a rien qui les rend marquantes, et à force on s’en lasse, car le film suit toujours le même schéma : un concert, une chanson, et on recommence. Les shows s’enchaînent sans vraiment se distinguer, et il n’y a pas tellement de progression dramaturgique. Il n’y a pas d’enjeux, car on sait dès le début que David va se planter.
Je pense tout de même que c’était une bonne idée que d’apporter une conclusion à la saga de David Brent (comme il l’appelle lui-même), car je suis soulagé de voir que le personnage ouvre maintenant un peu les yeux. On a enfin de quoi avoir un minimum d’empathie pour lui, alors que l’image laissée à la fin de la série était celle d’un sale type, qui ne se remet jamais en question quoi qu’il lui arrive, et pour qui on a simplement pitié.
Alors que Life on the road fini par être étrangement touchant (bien que ce soit grâce à cette petite intrigue romantique qui est totalement expédiée, exactement comme dans Special correspondents, tiens).
J’en sors un peu avec le même sentiment qu’à la fin de The office UK : je suis partagé. Je trouve ça correct globalement, même s’il y a des coups de génie qui m’ont fait éclater de rire.
Ah et regardez Extras et Life’s too short. Sérieusement.
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Créée
le 3 janv. 2017
Critique lue 1.1K fois
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