Ce Davy Crockett ne ressemble pas trop aux productions Disney habituelles. Dès le début, on dézingue de l'Indien à longueur de fusils. Voilà un bien étrange comportement pour la firme aux grandes oreilles.
Ce film est donc l'hagiographie officielle de Davy Crockett. La biographie est présentée sous la forme d'une suite d'épisodes : Davy Crockett contre les Indiens, Davy Crockett contre les méchants, Davy Crockett politicien, puis Davy Crockett à Alamo.
Le début est plutôt sympa, il y a de l'action, de l'humour, la construction elliptique maintient un certain rythme. Et surtout j'avoue avoir été séduit par le charme ancien de la réalisation, cette naïveté des années 50.
C'est la partie politique qui vient plomber l'ambiance. Longue, bavarde, lourde, on y trouve cette méfiance habituelle des Etatsuniens envers leurs politiciens fédéraux. Cette partie ralentit considérablement le rythme et Crockett n'y est pas crédible un seul instant.
A ce moment-là, ce qu'on attend tous, c'est Alamo. Et quand arrive la partie finale, on se croit sauvé. D'un côté c'est assez vrai : on retrouve un film d'action. Mais ici, tout est lisse, aucun sens du tragique, aucun drame, rien. ça glisse tout seul, sans éprouver le moindre sentiment (cette partie est encore plus pitoyable si on la compare au magnifique film de John Wayne).
Il reste la chanson, de beaux paysages, et l'impression d'avoir feuilleté un livre pour enfants des années 50, censé bourrer le mou des petits écoliers en leur disant qui il faut admirer.