J'ai rarement vu pareil étron, chaud et fumant à chaque seconde, porté par des acteurs globalement médiocres mais parfois corrects, la source fécale est plutôt à chercher du côté de l'écriture, du scénario aux dialogues en passant par la mise en scène, tout est à ce point raté qu'il paraît un peu cavalier d'accabler ces pauvres acteurs, même s'ils ne sont pas terribles.
On pourrait quand même accabler le mec qui joue le boyfriend. Lui on peut. Et son frère aussi, je pense qu'on peut. Et le zombie-vivant, je sais pas trop, on pourrait peut-être. Mais là n'est pas l'essentiel.
L'essentiel, ce sont les plans racoleurs, rares mais d'un mauvais goût comique. On peut aussi gratter un moment du côté du scénario, c'est lui qui réellement plombe tout le film. Il n'est à aucun moment cohérent, à aucun moment on ne peut croire à quoique ce soit. A peu près tout dans le film est de la faute des personnages, mais pas comme dans Le Jour des Morts-Vivants de Romero, dans lequel la folie, la fatigue, la paranoia, les divergences fondamentales dans la façon de lire le réel font imploser le groupe irrémédiablement, non, là c'est juste parce que tout ce que font les personnages est stupide. Pas sûr qu'un groupe de macaques s'en sortirait moins bien.
On pense à ce militaire qui surveille 5 gosses qui jouent au ballon, et hop le ballon est envoyé dans le sous-bois et un des gosses part le chercher. Ben le militaire il ne l'accompagne pas. Ok pourquoi pas. Ensuite les autres gosses décident de rentrer dans la base, sans attendre leur pote. Ok pourquoi pas. Et le militaire les raccompagne bien proprement (c'est secure) sans attendre le gamin parti dans le sous-bois. Ok pourquoi pas.
On pense au groupe des héros qui ne font que mettre sur pied des plans d'une stupidité à faire faner un pissenlit. En plus d'être stupides, ces plans échouent presque à chaque fois (ce qui est logique vu le niveau de leur conception) et foutent grandement la merde en causant la mort de personnes, voire en mettant en péril la base toute entière. Cela n'aide pas à détendre le chef psychorigide qui ne peut que devenir de plus en plus rigide face à la connerie ambiante. Circonstance atténuante on va dire.
Un petit exemple de plan stupide : la meuf, qui est scientifique, a la possibilité de créer un vaccin, peut-être, parce qu'ils détiennent un mec mi-zombie mi-pas zombie. Le chef est pas très chaud mais il lui laisse 12 heures. 12 heures pour créer un vaccin contre la maladie la plus effroyable jamais rencontrée par l'humanité, dans un labo miteux avec une seule scientifique, c'est, on peut le dire, un délai quelque peu couillu. Mais soit. La scientifique a donc besoin de prélèvements de vrais zombies, et elle motive le groupe de héros gentils à l'aider en douce à choper des bouts de chairs de zombie encore fraîche. Pourquoi pas, après tout ?
Mais où est-ce que cette bande de vainqueurs compte faire ces prélèvements ? En dehors du camp, en essayant d'isoler deux-trois zombies ? Que nenni mon bon monsieur ! Ils comptent les récupérer juste au niveau des grandes grilles métalliques qui protègent le camp ! Mais ils feront ça proprement alors ? Que nenni une fois de plus ! En fait, ya deux personnes qui vont entr'ouvrir les portes et laisser passer un zombie. Le reste du groupe se chargera à la fois de neutraliser le zombie et de pratiquer le prélèvement. Pendant ce temps, les deux qui avaient ouvert la porte la maintiennent fermée juste à la force de leurs bras, pendant que le reste des zombies s'amassent inéluctablement vers eux.. Et il faut répéter l'opération, laisser passer d'autres zombies.
Fin de l'opération : les deux gugusse peuvent plus tenir, les zombies forcent tranquillement le passage, en tuent un, et toute la fine équipe se replient en catastrophe vers la base, poursuivis par des dizaines et des dizaines de zombies.
Des champions.
Mais enfin il s'avère que le sang du zombie-vivant est en soi un vaccin, injecter ce sang dans le sang d'un humain l'immunise contre l'infection. C'est facile la science.
Notons enfin que le zombie-vivant arrive quand même à s'infiltrer dans la base, mais genre vraiment, façon Solid Snake. Globalement on peut dire que tout un groupe de survivants est dominé intellectuellement par une chose à moitié zombie à moitié vivante (en fait, c'est plutôt du 70/30) qui avait déjà des problèmes psychiques avant d'avoir été mordue. Ça pose le niveau.
Bref. Ceci n'est qu'un exemple, le groupe de héros passe son temps à faire de la merde et est quasi-responsable de l'effondrement du camp. Rien n'est à sauver.