Stallone humble
Un film où tout commence par un chargement de produits toxiques, avec un petit frisson qui amène à ce qui va peut-être arriver et dont on apprend qu'il va passer dans un tunnel, alors qu'il y a de la...
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le 13 juin 2017
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1
Milieu des années 1990, les ricains (essentiellement) auront tout eu, les volcans, les invasions agressives d’extraterrestres, les tornades, les météorites, les icebergs et... l’effondrement d’un tunnel avec Daylight. Daylight, c’est calibré, c’est construit efficacement autour d’un scénario pas très épais qui laisse peu de place aux surprises : on aura la présentation des protagonistes dans leur train-train d’avant catastrophe, l’enchaînement de poisse et de malhonnêteté qui permet sa réalisation, les explosions, les élans de courage et les moments poignants de solidarité, jusqu’à un final sur un brancard dans la joie et la bonne humeur. Ça casse rien mais c’est accumulé sans trop de temps morts et bien servi par des effets et des décors plutôt crédibles...
Seulement voilà, il y a quand-même quelques bonus. Y a une scène à base de ventilos qui, bien qu’assez tarte, reste iconique ; un Viggo Mortensen uber classe en aventurier d’affaires de l’Xtrême avec un grand X ; et puis surtout on a des dialogues sacrément débiles et un Sylvester Stallone qui joue délicieusement mal (pas tant sur la durée que sur des bouffées délirantes qui vont de la colère au chagrin plus ou moins contenus). La conjugaison de ces deux derniers points donnant, à la manière de la fusion dans Dragon Ball quelque chose de surpuissant.
Bien entendu, Amy Brenneman et Viggo Mortensen ont reçu leur lot de petites phrases, l’une pour appuyer son côté peu sûre mais vaillante (elle passe en revue façon marabout bout de ficelle ce qu’il faut/ne faut pas faire dans le cas où la sortie du bus accidenté dans lequel on se trouve est barrée par un fil électrique qui crache des étincelles ou traite les rats de « Merdes sur pattes » pour remonter le moral des troupes), l’autre pour appuyer le côté puant de son personnage. Mais le mieux servi reste Sly...
Morceaux choisis (merci au passage à zombiraptor pour sa super liste Senscritique « La crème des répliques de Sylvester en VF ») :
– « Vous n’aviez pas l’choix. C’est comme la première personne qui a du avaler une limace vous imaginez ? Eh bah imaginez. Le premier qu’en a mangé y d’vait crever la dalle il avait rien d’autre à manger, c’était ça ou mourir de faim. Vous m’suivez Madline ? Et puis ça a l’aspect visqueux en plus c’est vivant et puis ça sent mauvais c’est franchement dégueulasse il a du vivre un moment d’vérité ! Pile avant qu’il se décide à l’avaler, vous m’suivez bien ? Bah ça y est c’est l’moment d’vérité ! Pourquoi est-ce j’fais ça j’en ai vraiment besoin pour survivre ? Mais il devait manger alors il l’a avalé. C’est ça avoir des couilles et vous en avez ! » À noter que l’équipe chargée de l’adaptation en VF et du doublage et le comédien Alain Dorval en rajoutent malicieusement une couche, oyster devenant limace, guts devenant couilles.
– « Tu peux y aller saloperie d’tunnel ! Continue ! Combien d’fois tu vas t’y prendre pour tenter d’nous tuer ? T’as tué tout l’monde ici ! Mais j’vais t’dire, C’EST MOI QU’IL FALLAIT TUER ! Parce que j’ai trouvé ton cœur ! J’AI TROUVÉ TON CŒUR ! ET J’VAIS L’FAIRE EXPLOSER ! »
Bref, un gros plaisir.
https://www.incredulosvultus.top/daylight
Personnage > Agissement
(Se) fait un garrot avec sa cravate ou sa ceinture - Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » - Pique une crise de nerf - À voix haute | Lit ou fait la lecture - Compte jusqu’à trois (ou cinq) - Course-poursuite | Défonce volontairement un portail avec son véhicule - Femme qui sauve un homme en mauvaise posture - Mort | Meurt dans les bras d’un autre personnage - Tension | Échappe in extremis à un danger
Personnage > Caractéristique
Blues | Est désolé·e d’apprendre la mort d’une personne - Interprétation | En fait des caisses - Super pouvoir | A un œil de lynx
Personnage > Citation
Psalmodie « réponds-réponds-réponds » tandis que le téléphone sonne dans le vide - Rassure | « Fais-moi confiance » - S’inquiète | « Oh mon dieu ! »
Personnage secondaire
Meute compacte de journalistes
Réalisation
Course poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins - Fin | Mot d’esprit/répartie comique - Homme torche qui s’agite en tout sens - Technique | La caméra bouge pour simuler un tremblement de terre ou une secousse - Woosh | Mise en scène
Réalisation > Accessoire et compagnie
Lose | Courrier d’un éditeur informant le personnage du rejet de son manuscrit - Tension | Compte à rebours - Valise attachée au poignet par des menottes
Réalisation > Audio
Ambiance sonore | Concert de klaxon pendant un embouteillage - Course-poursuite | Effet Doppler
Scénario > Contexte spatio-temporel
Cliché touristique
Scénario > Dialogue
À voix haute | Se parle - Bute sur un mot scientifique/étranger visiblement compliqué / remplace la dernière syllabe d’un mot compliqué par « quoi » - Répliques à la con
Scénario > Ficelle scénaristique
Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard - La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille) - La chatte à Mireille - Passage obligé dans une partie immergée - Retour d’un personnage qu’on croyait mort
Thème > N’importe quoi
Scientifiquement non prouvé | Séchage ultra-rapide de personnes trempées - Trop con·ne | Ces gens font des trucs complètement con
Thème > Sens moral
Karma | Celui ou celle qui, par arrogance, n’a pas respecté les conseils du héros/de l’héroïne crève comme une merde - Karma | Opportuniste puni d’avoir voulu exploiter une situation dramatique à son profit
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Femme effrayée par un insecte ou un rat
VO française ou doublage en VF
Les taulards, les putes et les petites frappes parlent comme des titis parisiens
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Créée
le 21 déc. 2023
Critique lue 12 fois
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