"T'as vraiment violé ce mouton ?" "Il m'avait allumé !"

Très gros morceau que ce De retour pour Minuit. Je ne peux que féliciter Zogarok pour sa découverte d’une autre dimension. Dans le genre monde parallèle, c’est un des objets les plus what the fuck que j’ai visionné ces derniers mois. Une incroyable plongée dans un monde merveilleux où le mérite se reconnaît à la bêtise de son personnage. Le directeur impose tout de suite le niveau minimal par une truculence de haut niveau : « Hey les gars ? Vous voulez une bonne blague ? » Prout. On sait dans quoi on marche maintenant. Et de voir tout les prisonniers s’esclaffer devant la flatulente répartie de leur directeur nous informe déjà que nous ne sommes pas sur terre, mais sur le continent qu’il y a après l’île de Lost, encore plus loin dans les réalités parallèles. Si de toute façon, on est foutu, pourquoi faire le moindre effort ? Les maigres ambitions caricaturales esquissées à la base (les clichés plats de l’investisseur texan est le seul, et lui aussi sera bien vite mêlé au reste) sont vite complètement oubliées pour donner dans la bonne grosse blague de bite scato zoophile. Vous allez faire des courses dans le monde de Woodrock, et un vendeur vient vous agresser avec une blague sexuelle et un rire suraigu dénonçant ses orientations avec la plus jubilatoire insolence que vous avez jamais vu. Envie de porter plainte ? Le chien du vigile vous arrache la jambe pendant que ce dernier vous traite de salope et vous menace de représailles si vous revenez consommer ici. Vous appelez la police ? Le texan du coin se pointe et commence à faire des avances discrètes en louchant sur votre braguette. Croyez moi que vous évitez de remettre en question la réputation de cet honorable établissement. Et dans l’univers carcéral, les détenus font du sport en s’usant les uns les autres, comme panier de basket ou comme altère. Et quand le grand patron nous chie dans les bottes (avec un accent français qui coupe les phrases en plein milieu), on se serre les coudes pour aller se servir nous même dans le gras du bourgeois. Une fine équipe de débilos se met alors en branle pour aller cambrioler l’équipement sportif. Mais ce qui est génial, c’est qu’on croit que ça sera là l’unique enjeu du film, et que le braquage va s’étendre sur toute la durée. Mais non ! C’est là le génie de De retour pour minuit, on en prend pour 4 films dans celui là ! Une gaffe en entrainant une autre, le braquage dégénère et nous permet de faire intervenir un nain gardien de prison dont la petite taille invite inévitablement au fou rire (oh, il est petit, ha ha ha) et un shérif pédé comme un phoque (dont les lourdeurs de racolage vous en feront mordre vos yeux « oh, une étoile filante ! Fais un vœux et il se réalisera. » « Tu le promets ? »), on tient une brochette de winner dont vous me direz des nouvelles. Et attendez de voir le gala du pénitencier, où dans un grand souci de légèreté, les détenus se voient confier des poupées gonflables comme partenaires de danse (mention spéciale à Patty, le tunnel hollandais). Malgré le généreux plan nichon siliconé, peu de sexe en direct, donc le film compense par des dialogues fleuris, type « Cette chienne est une salope. » Sans qu’on comprenne pourquoi on nous agresse les tympans avec autant de vulgarité gratuite. On se croirait dans un Austin Powers, en pire. Ca et la débilité de l’ensemble forment un cocktail fascinant. De retour pour minuit, c’est carte blanche pour tout le monde, le moindre excès devenant une terre de liberté dans laquelle il faut se rouler avec insistance pour montrer qu’on est libre. A noter toutefois qu’on sous estime le nombre de zoophiles dans notre société, quelques mesures politiques devraient encourager l’acceptation, après tout le dicton dit « l’amour est aveugle ».
Voracinéphile
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le 6 mars 2014

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