Après Get Out, histoire à laquelle on ne croit pas du tout, j'ai beaucoup apprécié le son authentique que rend De toutes mes forces. Au suicide de sa mère qui l'élevait seule, Nassim, un lycéen parisien de première (l'année du bac de français), est confié à un foyer de banlieue, en fait un orphelinat ou tout comme, pour mineurs et jeunes majeurs (jusque 21 ans). Refusant pudiquement d'apparaître comme un cas social, il continue son année scolaire en tentant de faire croire à ses amis lycéens qu'il vit désormais chez son oncle à Boulogne-Billancourt. Mais le film nous fait principalement vivre sa découverte du foyer, ses relations avec la directrice, les "référents" (ou surveillants) et surtout les autres orphelins du lieu, même si ces garçons et filles s'appliquent tous à nous faire oublier qu'ils le sont. Le métrage (sa réalisation, son interprétation) est si juste, si vrai, sensible, délicat qu'on a presque le sentiment de regarder un documentaire sur la vie et la faune d'un foyer de banlieue parisienne. La directrice est peut-être un peu trop bonne, trop aimante, trop maternelle pour être vraie, mais Yolande Moreau est si fine comédienne que ça passe comme une lettre à la poste. Nassim (Khaled Alouach) et tous les jeunes du foyer sont super, très attachants et on a le coeur serré à les voir se dépatouiller, comme ils peuvent, du quotidien (privé de tout amour familial) qui est le leur, à essayer de grandir, se construire un avenir.
Le film est dur mais pas désespéré et finit, malgré tout, sur une note d'amour de l'autre, d'optimisme et d'espoir. J'ai kiffé sans réserve et je vous le recommande.