Mike Church (Kenneth Brannagh) est un privé de LA qui se retrouve avec une jeune femme amnésique et muette sur les bras (Emma Thompson). Elle a été recueillie par des nonnes responsables d'un orphelinat où il a été pensionnaire.
En recherchant le passé de Grace (puisque c'est ainsi qu'il la nomme), et grâce à un hypnotiseur (Derek Jacobi), ils vont découvrir un passé beaucoup plus ancien impliquant le meurtre d'une femme par son mari à la fin des années 40.
Et comme Grace plait beaucoup beaucoup à Mike, il aimerait bien que ce ne soit pas eux.
Voici un thriller hitchcockien de très bonne facture.
Non seulement le scénario tient la route (si on achète le côté réincarnation, bien sûr), mais en plus la réalisation est simple et inventive soutenue par une interprétation parfaite : il faut dire que le casting est en platine.
De plus, l'ambiance est parfaitement maîtrisée et les références au maître sont pléthores mais pas lourdes: de la maison à la tour qui rappelle Vertigo, à la relation malsaine mère-fils de l'hypnotiseur, en passant par le meurtre derrière un rideau blanc (Psychose étant manifestement le référent principal)
ou bien encore les tableaux de Grace reflets de son subconscient façon Dali (La Maison du Dr Edwards, évoqué en plus avec les références à la psychanalyse et l'hypnose bien sûr)
et aussi la musique.
Tout est fait avec goût sans copier collé et sans que l'on ait le sentiment qu'on nous sert du réchauffé. Brannagh emprunte mais ne pille pas.
Quant aux acteurs, il sont d'un calibre supérieur avec une mention spéciale à Andy Garcia totalement convaincant d'ambivalence et Robin Williams dans un petit rôle certes mais qui fait la différence.
Le seul bémol à mon enthousiasme est une dernière scène dont le côté super slasher ne me gène pas mais dont le montage est hasardeux et indigne de tout le reste du film.
C'est cependant un vrai bon film qui garde son suspense même après plusieurs visionnages car il se transforme en jeu de piste.