Entre néo-noir poisseux et action movie généreux, Dead Bang est une bobine au fort tempérament, marquée par la grande classe de Don Johnson, quelques moments décomplexés qui filent le sourire et un final radical dans des souterrains oppressants. S’il ne faut pas y chercher quelconque œuvre ambitieuse, tous les amateurs de polars dépouillés devrait y trouver, sinon une belle pépite à découvrir, au moins un chouette moment de divertissement.
Les atouts majeurs de Dead Bang sont assurément Don Johnson et sa bobine inimitable. L’homme y donne de sa personne, est de tous les coups, que ce soit pour initier le rire, pendant la première heure notamment, ou distribuer les sentences avec son colt très encombrant. Le mélange comédie/action est savamment dosé : l’humour n’est qu’un moyen pour Frankenheimer d’introduire son personnage de flic blasé fraîchement divorcé —en une séquence de course-poursuite au terme de laquelle il honore son suspect de manière originale, tout est dit—,il n’hésite donc pas une seconde à l’abandonner lorsque l’enquête se précise et que les enjeux sont posés.
Rien de folichon à ce niveau là, une énième histoire de ravagés du caisson qui n’aiment pas la différence, de petits bonhommes étroits d’esprits qui n’apprécient que leurs semblables et d’un policier au caractère bien trempé qui veut terminer ce qu’il a commencé, envers et contre tous. Frankenheimer tente bien de relever le tout avec un petit twist de dernière minute, mais l’effet n’y est pas, et ce n’est pas si grave.
Car si Dead Bang file le sourire, outre la présence de son acteur vedette, c’est grâce à sa mise en scène survitaminée, ses placements de caméra bien sentis et sa bande son délicieusement eighties. Une époque où les vilains étaient des enfoirés de compétition qui n’attendent pas la demi-heure de bobine pour dégommer du passant. Dans Dead Bang, en moins de dix minutes, deux pauvres bougres se sont fait zigouiller bien comme il faut le soir de noël et le père Johnson a déjà lancé les représailles.
En bref, Dead Band est une petite sucrerie, une série B assumée en tant que telle, mais particulièrement bien gaulée, qui devrait contenter les amateurs du genre, et continuer de faire soupirer ceux qui ne trouvent dans ce genre de péloches que ridicule et ennui.