Suite de l'exploration de la filmo de Luke Goss, le mec qui base toute sa carrière sur son regard pénétré et fixé vers l'horizon de la constipation, un va-tout qu'il se refuse à quitter un seul instant. Sauf à la rigueur quand il met des lunettes d'aviateur pour se donner un look, mais le reste de son corps demeure immuablement transi par les tourments intérieurs qui semblent l'agiter à la moindre interaction avec le monde.
Drop Dead est donc une magnifique purge, chiée sur le cinéma dans les règles de l'art avec un seul mot d'ordre : remplissage. Luke Goss est un agent de la CIA infiltré depuis 2 ans dans un cartel mexicain (l'objectif de la mission est assez flou mais on en a déduit qu'il s'agissait d'espionnage économique pour permettre à la CIA de reprendre la main sur le business des stup) mais il prend mal d'être jeté d'un avion en plein vol avec une balle dans le buffet (l'intro animé est le seul point réussi du film). Il dit donc fuck à sa hiérarchie qui lui conseille de prendre des vacances et repart s'infiltrer de force quand bien même sa couverture est grillée. C'est donc finalement une vengeance qu'il va accomplir, ponctuée d'incessants flashbacks de son trauma aéronautique dont chaque reviviscence s'accompagne d'un petit ajout qui a pour but d’appâter le spectateur avec une révélation finale... qui n'arrivera jamais !
Drop Dead se cale entre la série B et Z : c'est pas trop moche visuellement, avec même quelques beaux plans et de jolis environnements mexicain qui évitent un rendu trop fauché, mais derrière ça, y'a plus rien. Le scénario est totalement creux, sans pour autant servir des séquences d'actions intéressantes (quelques courtes fusillades durant lesquelles Goss ne semble jamais en danger, et un baron de la drogue en mode flipette qui passe sont temps à s'enfuir lâchement), se raccrochant à la moindre occasion de remplir, remplir, remplir pour parvenir laborieusement aux 1h20 qui t'en ont paru le triple.
Les plus acharnés pourront sourire lors de cette course-poursuite en voiture où le nombre d'assaillants change sans cesse au gré des plans, de ce dentiste qui opère sans broncher des plaies par arme à feu (sans doute pour remercier Luke Goss d'avoir kidnappé son fils et de l'avoir envoyé avec une ceinture d'explosifs dans une planque d'hommes de main) et de la bromance crypto-gay qui unit monsieur CIA avec son ex-meilleur pote narcos (on attendra en vain une résolution sexuelle passionnée qui ferait pourtant du bien à tout le monde).
Je ne sais pas si c'est sa tronche d'éternel constipé qui contraint Luke Goss à ne tourner que dans des pures bouses, mais c'est à se demander qui est le public fidèle d'une telle chianterie au point que le gars ait réussi à en vendre plusieurs sous son nom.