J'ai profité de la nouvelle sortie en salles de la trilogie Dead or Alive pour tous me les remater, avec une semaine d'intervalle entre chaque film, j'ai clairement pris un pied monstre en visionnant les deux premiers sur grand écran. Faut dire que j'ai découvert Miike et une autre facette du cinéma nippon avec ces films il y a une quinzaine d'années, j'y suis pas mal attaché, c'est vrai et je ne suis certainement pas le plus objectif...
Bon. Dead or Alive 3, clairement c'est pas ouf, mais je vais être moins sévère que les autres critiques. J'avais le souvenir d'un nanar comparé aux deux autres... Et non ! Aujourd'hui, je n'irais pas jusque-là, il gagne à être revu ce film (comme toute la trilogie). Le style Miike n'est pas sans défauts, c'est sûr, mais c'est sincère, c'est libre et surtout il y a une vision, c'est tantôt trash, tantôt contemplatif, les persos ont de la gueule et il y a des plans vraiment cools, que ce soit les séquences urbaines, les focus assez fous sur ses acteurs qui ont sacrément de la gueule... (T'as vu la banane de Riki Takeuchi ?)
Pour ce troisième film, dès les premières minutes, on sent que c'est totalement fauché, ça pompe des idées à droite à gauche dans les dystopies et le genre cyberpunk (Blade Runner en tête, un peu de Matrix, un peu de Ghost in the Shell... Dictature, contrôle des naissances, transhumanisme... un peu de tout ce qui ramène au genre en gros) et nous le balance dans un gloubi-boulga à filtre vert pas hyper subtil. Ok ! Chaque idée n'est pas exploitée comme elle le devrait, se perd parmi les autres qui arrivent au fur et à mesure des séquences, et... ça n'aboutit jamais vraiment à quelque chose de concret. Maiiiis justement, on en bouffe pas mal du cyberpunk ces derniers temps avec des images quand même assez archétypales du genre et que le film de Miike manque de thunes, je trouve que ça amène une vision légèrement décalée et assez singulière. On est en 2346, pourtant on se croirait dans un endroit contemporain dégueulasse et surpeuplé, les fringues n'ont rien de futuristes, les véhicules non plus, mais finalement ça pose un certain immobilisme qui dure depuis un moment dans cette société et j'aime bien l'idée. (Même si je suis bien conscient que c'est le manque de fric du film qui amène ça).
À ça, j'ajouterais le personnage de réplicant qui a développé des émotions, le flic aux bottes du régime qui se rebelle (un peu), la cassure d'un personnage très "Philip K. Dick-ienne" dans l'approche, les bastons ultra choregraphiées (mais toujours fauchées) façon ciné hong-kongais, le fait qu'ils se parlent en anglais, cantonais, et japonais et se comprennent sans que l'on sache pour quelle raison, l'amitié des gosses qui se fait naturellement malgré le fossé entre deux mondes... Tous ces petits détails mis bout à bout font que ce film amène des thèmes sympathiques, c'est chouette mais le problème c'est qu'il ne les développe pas.
Je regrette quand même que Miike n'en ait pas sorti quelque chose de fort, contrairement à Dead or Alive Birds, surtout que c'est le "Final" on pouvait s'attendre à un truc dingue, bon il y a un truc, c'est WTF, mais c'est pas du niveau du premier, là on sombre dans le gag bien nanar, débile... Takashi Miike j'adore ce côté punk et surprenant chez toi, mais en vrai là...
t'as juste pas su comment finir ce petit bordel avoue ?
Il en reste que c'est toujours du DOA, c'est moins puissant mais c'est un bon moment à passer. Ça vaut bien son petit 5,5 / 10.