Les jeux-vidéo de chez Capcom n’ont jamais vraiment eu droit à ce que l’on pourrait appeler des « adaptations de qualité ». Entre la saga Resident Evil très fluctuante, le Street Fighter avec Van Damme et Street Fighter : La Légende de Chun-Li avec Kristin Kreuk il n’y a jamais rien eu qui puisse réellement contenter les fans, exception faite pour Ace Attorney, ainsi que quelques OAV sympathiques (Street Fighter Zero, ainsi que ceux dérivés de Street Fighter IV). Dead Rising avait donc de quoi faire très peur, pas pour de bonnes raisons (en particulier si l’on a déjà vu Shibyo Osen Dead Rising, l’adaptation japonaise assez particulière…), car non seulement le jeu surpasse la concurrence en matière de nuées de morts-vivants (pour ceux qui ne connaissent pas, pensez à celles de World War Z), en plus d’être jonché d’humour crétin mais toujours efficace. Un projet qui aurait intéressé n’importe quel réalisateur accroc aux séries Z, et pourtant c’est Zach Lipovsky qui a été choisi, et si son nom ne vous dit rien c’est probablement car vous l’avez effacé de votre mémoire après avoir vu son étron Leprechaun: Origins sorti en 2014 (quand je vous disais qu’il y avait de quoi avoir peur !). Cela dit il faut bien reconnaître que dans le cas du farfadet irlandais il devait mettre en scène l’un des pires scénarios jamais écrits, pas simple !
Heureusement ce coup-ci il est secondé par un scénariste qui a fait ses preuves, Tim Carter, notamment pour son travail d’écriture sur le jeu Sleeping Dogs. Hélas ça n’est pas ici que vous pourrez admirer ses prouesses d’auteur, car Dead Rising n’est pas grand chose d’autre sur le papier qu’un copier-coller de Resident Evil Apocalypse. La trame est la même, la contagion se répand, une quarantaine est mise en place, les bidasses tirent sur les civils qui s’approchent des barricades, on nous ressort le coup du complot militaire, bref du déjà vu. Même l’ouverture n’a rien de particulièrement original, on nous balance quelques minutes d’action entre le héros et les zombies puis ça coupe avec un « quelques jours plus tôt ».
Heureusement, malgré cette honteuse paresse, Dead Rising réussit à poser de-ci de-là quelques bonnes cartes, dont un gore très présent (mais un peu avare en détails façon The Walking Dead), des références à la pelle à l’univers de Capcom (vous pourrez même jouer à « Où est Servbot ? ») ainsi que des personnages principaux honorables, dont Jesse Metcalfe en guise de héros, accompagné de Meghan Ory (Ruby de Once Upon a Time), ainsi que la charmante Keegan Connor Tracy (la prof de Norman dans Bates Motel); dommage que Virginia Madsen ne soit ici que dans un rôle purement figuratif. La réalisation, assez classique, se permet néanmoins quelques dérives comme un long plan séquence d’affrontements entre le héros et les zombies, et l’humour fait globalement mouche, en particulier lors des coupures « flash info » où Rob Riggle est formidable en invité super-connard mythomane, et les piques balancées à son encontre par la présentatrice télé (Carrie Genzel) seront là pour augmenter le potentiel comique.
En somme il ne manque pas grand chose à Dead Rising pour être considéré comme un vrai bon film, hélas il ne dépasse le niveau de l’adaptation correcte, ce qui n’est déjà pas si mal compte-tenu de la concurrence. Plus de détails dans le gore, plus de folie dans les armes, plus de rebondissements, trois choses que l’on aurait aimé voir, mais ne boudons pas notre plaisir, les fans y trouveront leur compte !
Critique