Ayant trouvé le premier Dead snow correct mais sans plus, je n'attendais pas spécialement sa suite. Mais, après avoir tourné dans les festivals, Dead snow 2 est disponible depuis quelques jours et j'ai déjà eu l'occasion de lire des propos élogieux à son sujet et de m'en faire vanter les mérites par deux amateurs de bis un peu imbibés. Vu le principe délirant aperçu dans le premier teaser du film, et la présence au casting de Martin Starr, ça me suffisait.
Cette suite sort 5 ans après l'original, mais l'histoire reprend là où s'était arrêté ; Martin, seul survivant de l'attaque des zombies nazis sur ses amis et lui, s'enfuit avec un bras en moins, mais il est rattrapé par les morts-vivants, dont le chef finit avec le bras arraché lui aussi (l'empêchant alors de faire le salut nazi).
Le principe délirant que j'évoquais ci-dessus, c'est que des médecins cousent le bras zombie sur Martin, pensant qu'il s'agit du sien. C'est absurde pour tellement de raisons : comment se fait-il que le bras ait été sectionné au même endroit ? Pourquoi le bras arraché aurait une manche d'uniforme SS ? Comment le médecin a pu ne pas voir que le bras arraché était plus gros ? Et puis pourquoi le bras de zombie ne contamine pas le sang de Martin ?
Peu importe, on pardonne vu les possibilités que ça amène.
Martin se retrouve avec un bras doté d'une force surhumaine et qui, au départ, est doué d'une volonté propre. Une volonté de tuer ! Cette idée donne naissance à pas mal de gags efficaces, notamment grâce au jeu de l’acteur principal, capable de donner l’impression que son membre se meut violemment malgré lui.
Après Dead snow 1, Tommy Wirkola avait fait un détour par les USA pour réaliser Hansel & Gretel : witch hunters, et même s’il revient dans son pays, la Norvège, pour ce nouveau film de zombies, la volonté de s’ouvrir à l’internationale demeure. Le "hasard" veut que qu’il y ait un gamin américain dans l’hôpital où Martin se fait recoudre, et il entre en contact avec le Zombie squad, un groupe de professionnels venant des Etats-Unis… en réalité, une simple bande de geeks, assez caricaturaux (il y a une fille qui ne parle qu’en références à Star wars), mais ce n’est pas dérangeant car on ne sent pas d’irrespect de la part du cinéaste.
Martin Starr joue le leader du groupe, ce qui devrait faire plaisir à une personne que je connais qui se plaignait, à juste titre, que l’acteur n’ait que des rôles à la limite de la figuration dans la plupart des productions Apatow, lui qui avait une place importante dans la série Freaks and geeks. Effectivement, le comédien montre dans Dead snow 2 qu’il a un potentiel comique trop peu exploité.
En parlant de l’humour, il y a un ou deux gags un peu lourds dans le film ("you touch my tralala" à la radio…), mais autrement Wirkola fait preuve d’une maîtrise de l’humour noir et nous gratifie de gore fun. Il s’éclate notamment à malmener les tabous : il y a beaucoup de bébés, d’enfants et d’handicapés victimes des zombies.
Et il y a également une blague meta sur le nouveau genre créé par Dead snow 2, attribuant aux zombies quelques caractéristiques inédites. Avec son bras, Martin a la capacité de ranimer des morts, et les rallier à lui, afin de bâtir son armée.
La dernière partie du film présente alors un affrontement de zombies contre des zombies, ce qui est moins épique qu’il n’y paraît dit comme ça, malheureusement. On ne sent jamais de menace réelle peser sur les personnages, dont les plus importants s’en sortent indemnes d’ailleurs, et on ne distingue pas grand monde de la masse des combattants, ce qui fait qu’on ne se sent pas impliqué.
La bataille vaut surtout pour les gags avec le médecin de guerre, et la lutte en un contre un entre Martin et le colonel nazi.
Dans Dead snow, les zombies voulaient uniquement récupérer leur or, alors que maintenant on apprend que de leur vivant, Hitler leur avait confié la mission d’attaquer la ville de Talvik. Ah, bon… ok.
De toute façon, le scénario reste léger, pas très cohérent, et même pour le réalisateur ça ne semble pas être le plus important.
En tout cas les maquillages sont excellents, les effets spéciaux sont bons, et on s’amuse. Par contre, j’en attendais plus du film ; il aurait pu et aurait dû aller beaucoup plus loin. Le premier Dead snow faisait référence à Braindead par le biais d’un t-shirt porté par un des personnages, et même cette suite reste très sage par rapport au gros délire de Peter Jackson. De manière générale quoi qu’il en soit, aucun film ne s’est rapproché de Braindead, chose qui paraît impossible encore aujourd’hui, mais même sans prendre cela en compte, Dead snow 2 aurait pu être bien plus généreux en gags et en gore.
La carrière de Tommy Wirkola est toutefois à suivre, s'il continue dans cette voie.