Død Snø premier du nom était une excellente surprise et un vibrant hommage au films de genre (slasher/zombis). 5 ans après, l'ami norvégien Tommy Wirkola est de retour et c'est avec une attente certaine, voire même une certaine attente, que j'ai lancé Dead Snow 2 (non n'insistez pas, je ne citerai pas son sous-titre rabouté).
[Attention cette critique comporte de légers SPOILERS.]
Je passe sur le catastrophique "résumé de l'épisode précédent" qui ouvre le film, passage sans doute nécessaire pour les nouveaux venus mais très maladroit, pour entamer ce scénario à la seconde même ou le précédent film se terminait. L'action commence in medias res, comme disent les gens lettrés, et ça n'est pas pour me déplaire. C'est parti pour un film badass de zombis nazis !
Ah non pas tout de suite, attendez. Avant ça il est temps pour une scène guignolesque à l’hôpital. Puis, et bien... Bon, je vous passe tout le déroulé mais en gros là où le premier film prenait son temps pour démarrer crescendo avant de nous en mettre plein la tronche, on passe ici une heure à jouer de l'accordéon entre scènes grotesques et petites rixes vite balayées. Ouai ça fait beaucoup de soupirs. Ou de râles si vous vous identifiez facilement...
Oh mais suis-je bête, je ne dois pas comprendre la puissance du scénario qu'il m'est donné de voir. Après tout, comme le souligne l'insipide leader de la Zombie Squad : "j'ai vu des milliers de films de zombis et aucun n'en parlait ; vous avez créé un tout nouveau genre" ! Rien que ça père Wirkola ? Bon après tout un peu d'ambition ne fait jamais de mal. Suite à un vibrant hommage il y a 5 ans, pourquoi ne pas en effet se différencier totalement ?
Le film de zombis humoristique a déjà été fait avec brio (merci Edgar Wright et Ruben Fleischer), contentons nous donc d'humour potache qui casse le rythme au lieu de le dynamiser. Le bon slasher qui tâche c'est déjà plié et emballé. La critique sociétale n'est plus d'actualité et - merde - on parle ici de putains de zombis nazis. Foutez-moi donc des coco en masse et... du super vaudou tiens ! Le coup du bras greffé c'était pour la blague (bienvenue celle-là, j'ai bien cru qu'on se taperait le membre possédé tout du long) : dans mon film à moi on ressuscitera les morts à tour de bras !
Ma foi pourquoi pas après tout ; voyons ça. Ça y est le film démarre enfin. Plus d'une heure au compteur et voilà enfin la grosse baston annoncée (bataille finale à vrai dire). Enfin l'occasion pour moi spectateur d'arrêter de me mordre les lèvres d'énervement et de profiter d'une excellente séquence de 20 min. Même les saynètes burlesques font mouche ici. Il était temps. Toutefois dans tout cet engouement nos amis scénaristes ont quelques peu oublié de mettre en application leur « nouveau genre » : pourquoi donc ne pas ressusciter de nouveau les morts au cours de l’affrontement ? Je vous le donne en mille : cette idée de jouer à Dieu n’était qu’une simple facilité d'écriture et à aucun moment il n’a été envisagé de la prendre au sérieux scénaristiquement.
Alors bon ne boudons pas notre plaisir et ceci mis à part on profite tout de même d’un bon dernier tiers de film. La conclusion continue sur cette lancée, et on retrouve enfin le cynisme du premier film.
Dead Snow 2 a fait le choix admirable d'oublier un peu ses références pour se chercher une identité propre. Fini le "cabin movie", cette fois la guerre est déclarée à ciel ouvert et attendez-vous à en voir plus. Plus d’irrévérence, plus de morts, plus de vivants, plus de morts-vivants et plus de sang. Mais en oubliant les maitres du genre, les responsables ont sans doute un peu vite oublié qu'il ne suffit pas de faire péter des barrières et des cervelles pour rendre un divertissement intéressant.