Vous avez dit mockbuster?
Mega Shark vs. Giant Octopus. Voilà un titre qui ne mâche pas ses mots. Rajoutez à cela une somptueuse affiche qui annonce la couleur et bravo messieurs du marketing : vous avez fait 60% du travail. Car ce n'est bien évidemment pas sur le bouche à oreilles qu'il faudra compter pour vendre notre film, comme tout bon mockbuster qui se respecte. Vous êtes chez The Asylum tout de même les petits gars, et tachez de pas pas l'oublier (dès fois que vous fassiez un bon film)... Bon, maintenant il reste le film à tourner, mais attention va falloir faire vite parce qu'on tourne Mega Piranha juste après, et il doit absolument sortir avant Piranha 3D. Vous avez 2 semaines, c'est parti !
Comment régaler le public amateur de films de monstres en deux petites semaines et avec un ridicule budget ami lecteur? La question ne se pose ici même pas puisque tout au long de ce film vous constaterez (si tant est que vous le regardiez en entier) que ce bon vieux Jack Perez n'a pas l'amour des choses bien faites, et encore moins l'âme d'un artiste. Il a donc décidé de bien s'entourer et a engagé une palette d'acteurs du dimanche, de décorateurs manchots, et de faiseurs d'effets spéciaux non expérimentés. La fine équipe est prête, passons aux choses sérieuses.
Les films de monstres géants, aquatiques ou non, sont généralement adulées par le public pour la prouesse de leurs trucages ou effets spéciaux. C'est là que se situe le coeur de ces films, et c'est autour de ces scènes que les fébriles humains doivent tenter de mettre fin à la menace. Car, qu'il n'y ait qu'un seul monstre ou deux, c'est bien dans notre monde que le combat se déroule !
S'il est un point que les gars d'Asylum n'ont pas oublié c'est bien ce dernier, et niveau humain vous serez servi. En effet les scènes d'action, entièrement faites en effets spéciaux par des stagiaires sous-payés (c'est très probable), se résument quasiment à ce que vous pouvez apercevoir dans la bande annonce. Le reste du film n'est qu'un enchaînement de dialogues tous plus mal écrits, mal joués et mal filmés les uns que les autres. Quand à l'affrontement entre les bestiaux tant attendu (si le café est votre ami), il doit être constitué en tout et pour tout de trois plans qui se répètent et sont intercalés avec nos chers protagonistes commentant la joute depuis leur sous-marin en carton...
Allons bon, je suis tout de même méchant et tout n'est pas à jeter dans ce Mega Shark vs. Giant Octopus, que nenni ! Comme je l'ai souligné, le film se compose de dialogues barbants et de quelque plans en images de synthèses. Ce qui, pour toute personne normalement constitué, pourra vite devenir soporifique. Mais ce serait sans compter sur la facétie de certaines personnes et sur leur aptitude à pouvoir rire du ridicule. Ainsi ami joueur tu pourra compter dans ce film : le nombres de scènes de promenade tournées sur le même ponton et avec la même orientation (toujours au coucher de soleil tout au long du film, cela va sans dire), le nombre de plans réutilisé à l'identique à quelque secondes d'intervalles, ou encore le nombre de non-respect des règles basique de tournage.
Puis n'oublions tout de même pas de souligner la performance des doubleurs, qui est à la hauteur du film dans son ensemble : d'un vide abyssal.
Comme je suis gentil je vous offre la BA; vous y verrez le meilleur du film et gagnerez 1h30 de votre vie : http://www.youtube.com/watch?v=Fa7ck5mcd1o&feature=player_embedded