Red fist
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le 17 févr. 2016
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Lorsque ce film avait été annoncé, j’étais plutôt enthousiaste puisqu’on nous le vendait comme une adaptation d’anti-héros par excellence qui allait ravager sauvagement tous les codes du genre. Puis, j’ai vu que Ryan Reynolds tenait le rôle principal et là tout d’un coup, l’enchantement est passablement redescendu. Quand la bande-annonce est sortie, je me suis perdue dans l’abîme du doute absolu ; ce qu’elle laissait entrevoir n’était notamment clairement pas de bon augure sur le plan humoristique. D’ailleurs, je ne suis pas allée le voir au cinéma et je me félicite de m’être intuitivement épargné cette atrocité. Au final, la curiosité l’emportant, j’ai tout de même visionné ce film pour me faire un véritable avis en espérant malgré tout une agréable surprise. Que nenni ! La bande-annonce ne mentait pas ! La bougresse !
Un ancien militaire du nom de Wade Wilson s’amourache à ce qu’il semble d’une femme de petite vertu avec qui il passe du bon temps jusqu’à ce qu’un cancer lui soit diagnostiqué. Drame pour le couple, mais Wilson se voit accosté par un étrange type qui lui promet une guérison et une acquisition de pouvoirs extraordinaires s’il accepte de s’en remettre à son organisation. Après hésitation, il abandonne sa copine et s’y rend. Le processus ne se passe pas tout à fait comme prévu, ce qui occasionne le début des hostilités entre le futur Deadpool et le chef de l’organisation qu’est Ajax.
Comme je l’ai déjà laissé sous-entendre plus haut, je n’affectionne pas Ryan Reynolds ce qui partait plutôt mal dans mon appréciation éventuelle du film, mais comme nous ne sommes parfois pas à l’abri d’une bonne surprise, je suis passée outre lorsque j’ai enclenché la lecture du film. Au final, on sent qu’il aime bien son rôle, ce qui donne une prestation plus que convenable même si dans le fond, je reste définitivement impassible devant toute cette bonne volonté. Et puis, il faut dire aussi que pour un anti-héros, c’est loin de crever l’écran ; j’ai simplement l’impression de voir un héros un peu détraqué, car dans le fond, il ne fait rien de bien vilain. S’agissant des autres acteurs, rien d’extraordinaire ; un panel parfaitement banal et sans grande saveur. Les personnages qu’ils incarnent sont d’ailleurs tout aussi fades et inintéressants ; pas un ne m’a marqué. À défaut de réussir à éprouver un quelconque attachement pour un personnage, ils ont réussi à me faire détester Colossus. Son traitement m’a totalement horripilé et si j’imagine que ses discours moralisateurs permanents participent de l’effet parodique voulu dans le film, il n’empêche que ça le rend complètement insupportable. Le seul point positif en ce qui le concerne est qu’ils ont enfin dénié lui donner un accent russe pour tenir compte de ses origines.
L’intrigue est plus que convenue. En fait, je dirais même qu’elle se trouve au ras des pâquerettes pour être exacte. Pour un film qui se revendique comme atomiseur des clichés de superhéros, il arrive à produire un scénario encore pire que la moyenne du genre. De plus, c’est davantage Wade Wilson que Deadpool qu’on voit en majorité à l’écran avec des scènes particulièrement ennuyeuses et sans intérêt (la baston dans le bar par exemple, la colocation avec la vieille aveugle dont on ne voit franchement pas la raison d’ailleurs). Dans un autre registre, la transformation de Wilson fait bien trop penser à celle de Wolverine dans X-Men Origins (film qui n’était d’ailleurs pas glorieux non plus), mais surtout, c’est d’un ennui mortel. Quant à la thématique du cancer pour justifier l’opération, c’est une belle idée de merde ça aussi. Les différents flashbacks sur le sujet donnent d’ailleurs la désagréable impression de remplissage parce que le film n’avait tout simplement rien à raconter dans le fond. En dehors de ça, nous avons aussi droit à des facilités scénaristiques assez exceptionnelles comme le fait que la vilaine connaisse déjà la copine de Deadpool (on ne sait pas pourquoi, mais c’est ainsi). L’intervention des deux miséreux X-Men est poussive au possible et donne la désagréable impression d’une intégration forcée dans le film juste pour dire « Regardez ! Deadpool est rattaché aux X-Men ! Eh eh ! » ; parce que concrètement, nous ne pouvons pas dire que ça apporte vraiment quelque chose (excepté le combat final pour Colossus, mais pour Negasonic machin chose et son costume ridicule, elle n’était pas indispensable).
Le fameux cassage du 4e mur est sympa, mais sans plus, pas de quoi pavoiser ; le reste étant mauvais, difficile de vraiment apprécier ce point. On nous vendait de la violence et du sang dans des proportions extraordinaires pour un film du genre ; là aussi, rien de considérable. Certes, c’est plus sanguin que n’importe quel autre Marvel, mais ça reste bien gentillet et à aucun moment on se dit « Oh, la vache ! ». À titre de comparaison, Watchmen de chez DC est bien plus brutal. Cependant, ce qui est certainement le raté le plus colossal du film, c’est l’humour. Bon sang ! Qu’est-ce que c’est naze ! Parce que maintenant « subversif » rime avec « blagues de cul » ? En plus de contester cette équation fort douteuse, les pseudo-blagues sont affreusement lourdes, répétitives, du niveau du caniveau et ne font même pas sourire. Il n’y a véritablement qu’un public d’ado en chaleur qui peut se marrer devant ça ; aucune finesse. Les références à Star Wars, Batman et Gandalf sont d’une nullité affligeante ; on se croirait dans un de ces films moisis de comédie américaine contemporaine absolument imbuvable. C’est assez pitoyable de considérer que ça puisse se cataloguer dans de l’humour et plus particulièrement l’humour noir qui se veut quand même être le plus subtil de tous. Là, c’est juste laid et grossier. Honnêtement, j’ai bien plus rigolé devant ce terrible nanar qu’est Batman & Robin qui lui, n’était pas censé être particulièrement comique pour le coup (enfin, je ne crois pas). Les allusions à Green Lantern et à Wolverine sont en revanche les seuls moments qui m’ont vaguement amusé. Quant à la fin, elle est d’une niaiserie intégrale ; une belle morale à deux francs qui enfonce le clou de la vacuité dans ce long métrage. Finalement, seules les scènes d’actions sont « sauvable » (et encore) malgré un trop-plein de ralentis, mais un film ne peut pas tenir uniquement sur ça pour être bon.
En résumé, un film vide et imbécile à l’image, semble-t-il, du comics qu’il représente puisque d’après pas mal de monde, il s’agit d’une retranscription fidèle. Incompréhension totale devant le succès de cette chiure.
Créée
le 25 août 2016
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