I made a Wade Wilson dream

Le film qui avait le potentiel de devenir le meilleur film Marvel. Au final, il ne sera « qu’un » très bon Marvel, d’où un sentiment de très légère déception même si je me suis régalé pendant ce film. C’est jouissif. Entre l’humour, les références, les clins d’œil, les caméos et le personnage de Deadpool ; tout dans ce film est purement jouissif. Parfois presque trop au point qu’on pourrait rater certains passages, nécessitant donc un deuxième visionnage.

Et puis, il y a bien sûr ce 4ème mur (ou devrais-je dire ce 16ème mur ?) brisé de façon régulière. Je suis plutôt fan de ce procédé, donc je ne suis pas vraiment objectif dessus. Alors c’est vrai que bien souvent, ça se résume principalement à de la voix off pour plusieurs des scènes ; mais à certains moments, c’est magnifiquement tourné et certaines répliques jouent dessus, ce qui est d’autant plus jouissif ! Cependant, une fois qu’on passe outre ces dialogues qui décapent, cette violence verbale et physique qui côtoie l’aspect totalement décalé du personnage, ce cliché absolu du film de super-héros ; il en ressort plusieurs défauts.

Tout d’abord, l’histoire elle-même. L’intrigue clichée du film de super-héros fait la force du film, mais également sa faiblesse. Là où elle permet de mettre de côté le fond même de l’histoire pour se concentrer sur les blagues et les personnages ; elle nous laisse également un peu sur notre faim et ne nous surprend jamais vraiment. Oui, Deadpool est jouissif et la personnalité du personnage est parfaitement respectée et mise à l’honneur : mais on a cette impression qu’il se retrouve dans une histoire où il peine à exploiter tout son potentiel. C’est une histoire presque trop classique (et facile) pour Deadpool.

Le deuxième point, c’est la structure narrative. La première partie se révèle être une alternance continue de flashback nous racontant l’origine du personnage avec une scène d’action. Alors cela est fait pour éviter le procédé habituel dans les premiers films de super-héros ; mais ça introduit une discontinuité au récit qui fait qu’on a du mal à vraiment entrer et profiter pleinement de l’histoire. De plus, ce procédé n’apporte ici aucun intérêt à l’histoire et brise un peu la montée en puissance de l’intrigue avec ses allers-retours incessants.

Bref, l’intrigue est tout simplement jouissive (je le redis, je me suis régalé durant ces 108 minutes) ; mais certains points font que le film n’arrive pas au final à concrétiser le potentiel qu’il avait en lui. C’est dommage.

Le casting suit un peu la philosophie du cliché du film de superhéros. Les acteurs font donc un travail convenable, sans exceller ni vraiment surjouer. Ils sont parfaitement dans leur cliché du personnage caricatural dans les films du genre. En revanche, s’il y en a un qui s’éclate, c’est bien Ryan Reynolds. Complètement investi dans le projet et son personnage, cela se voit à l’écran où il écrase littéralement tout le monde de par sa présence. Pas forcément avec une prestation monstrueuse, mais il réussit à donner vraiment vie à la personnalité de Deadpool, et celle-ci étant ce qu’elle est, elle bouffe tout l’écran.

Techniquement, le film est correct. Je n’ai pas été très emballé par la BO du film, en revanche la bande son vend du rêve dans le choix des chansons choisies et le moment où elles sont utilisées. C’est un véritable florilège avec lequel on se surprendra à battre la mesure tandis qu’on rit à gorge déployée. Les effets spéciaux sont plutôt corrects, notamment dans la représentation graphique de la violence : c’est efficace, parfois un peu gore, mais ça reste toujours aussi jouissif et spectaculaire (sans parler des vannes faites dessus pendant le film).

Les décors sont dans la même veine, surfant aussi sur le cliché du film de super-héros. Quant à la mise en scène… Ça dépend. Comme je le disais, je n’ai pas été très fan du montage avec les flashbacks ; beaucoup de scènes sont assez classiques. Mais d’un autre côté, à d’autre moment le montage est vraiment bien foutu et la réalisation nous propose des plans / scènes / séquences vraiment bien foutus.

Bref, Deadpool avait le potentiel d’être le meilleur film Marvel vu. Au final, ces quelques défauts feront qu’il se contentera d’être dans le quinté de tête. Jouissif, décapant et violent ; il se rapproche un peu d’un Kick-Ass avec le côté complètement décalé du personnage en plus. On passe néanmoins un excellent moment, on essaye de ne rater aucune des références présentes (pratiquement à chaque dialogue, soyez attentifs !) et bien sûr, un film à voir en VO sinon aucun intérêt. Ah et attention, restez bien jusqu’à la TOUTE TOUTE fin du générique pour la meilleure scène post-générique à ce jour !