Le bouffon rouge

Ah enfin le voilà! Après tant d'années d'errance, on se demandait quand est-ce qu'il allait pointer le bout de son nez. Chose faite, le mercenaire rouge, aux références débordantes et aux répliques assassines, osant briser le quatrième mur, débarque sur nos écran au bon moment. De ce fait, deadpool arrive tel un bol d'air frais dans cet océan pollué de spin-off et de suites en tout genre. Oui car ce film plein d'audace est une réussite indéniable à presque tous les niveaux.

La réussite de Deadpool réside tout abord dans le fan service absolu que nous offre Ryan Reynold, acteur, scénariste et producteur du film. Passionné du personnage, on voit tout de suite sa compréhension et son respect de l'oeuvre original. La psychologie de l'anti-héro est presque à l'identique de celle dépeinte par le comics autrement dit, on retrouve bien les blagues scato, sexuelles et méta chère au personnage, le fan hardcore n'est donc pas dépaysé. Mais cela aurait moins d'impact si Ryan Reynold n'aurait pas incarné corps et âme Deadpool car n'ayant pas peur des mots, il est juste parfais dans ce rôle, il ne fait qu'un avec le personnage si bien qu'il est difficile de les dissocier. Ce rôle lui était donc prédestiné et nous fait oublier ses incarnations précédentes tel que Green Lantern, Blade III ou bien même X-men Origins Wolverine où il interprétait aussi le mercenaire rouge ; ironie quand tu nous tiens. D'ailleurs les vannes sur ce sujet sont nombreuses et montre bien que l'acteur souhaite passer à autre chose.

Le scénario est donc très efficace, en tout cas pour ce qui est des dialogues car comme bon nombre de films de super-héros avant lui, Deadpool a la même structure narrative puisque qu'il répond à tout les clichés d'une origin story à savoir la copine du héro qui se fait enlever par un méchant vite oubliable. Ce film qui critique le genre super-héroïque en possède aussi les même défauts. Mais fort heureusement, le film repose surtout sur le personnage et ses interactions avec les autres. Ces derniers sont plus ou moins réussi, d'un côté nous avons Colossus, fidèle au comics par sa carrure métallique, même si les effets spéciaux ne sont pas très réussis, et doté d'un accent russe trop parodique et de l'autre, une jeune mutante au nom imprononçable mais avec des pouvoirs assez cool. Pour le reste, la copine est ici juste pour crée un enjeu à l'histoire puisque le héro est invincible, le copain, quant à lui, est là pour faire des blagues et le méchant juste pour être méchant.

Sur le plan formel, la réalisation de Tim Miller parait peu inspirer même si on a le droit a quelques plans stylés, le reste est assez banal. En vérité, elle illustre seulement, certes avec panache, le scénario de Rhett Reese et Paul Wernick. Aussi, on voit bien que le film possède un budget limité, notamment à travers les effets spéciaux plus ou moins réussi, qui ne lui laisse pas aller au bout de ses ambitions. La faute à des producteurs trop frileux qui ne croyaient pas au personnage. Mais par son fabuleux marketing, la ténacité de Ryan Reynolds et des fans ont fait de ce film un succès annoncé et mérité. Donc malgré ses défauts et en tant que fan de Deadpool, j'ai aimé ce film et attends avec impatience sa suite qui j'espère corrigera les défauts du premier.