Red fist
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le 17 févr. 2016
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Il est difficile d'avoir une très grande objectivité lorsqu'il s'agit de s'attaquer à la critique de Deadpool.
Premièrement parce qu'il s'agit du personnage de comics ayant atteint assez rapidement un statut culte, de par son traitement, sa personnalité et le simple fait que contrairement à la majorité des super héros qu'il a pu croiser au cours de sa carrière de super-héros/super-vilain/anti-héros, il est lui même au courant qu'il n'est rien d'autre qu'un dessin sur une feuille blanche, en joue et le revendique, au grand dam de ses camarades qui ne le voient que comme un clown de service un peu déglingué et totalement à coté de ses pompes.
Deuxièmement, sa carrière cinématographique n'avait été constituée jusqu'à aujourd'hui que d'un seul et unique film, le convertissant tout d'abord en sidekick rigolo du héros le temps d'une courte scène d'introduction avant de le faire revenir 1h30 plus tard en n'ayant plus rien en commun avec le personnage d'origine.
Enfin, après plus de 10 ans derrière les coulisses, de discussions entre l'équipe du film et la Fox et d'un test-footage leaké, je ne me souviens pas d'une campagne de com pour un autre film ayant eu la caractéristique d'être aussi raccord avec son sujet, en distillant petit à petit trailers, teasers voire sujets plus ou moins lointain au film, le tout en gardant l'humour et la personnalité du mercenaire disert.
Et donc, après 1h30 de film, est ce qu'on peut globalement avouer que le contrat proposé à la sortie du film correspond avec ce que l'on a sur l'écran?
Fuck yeah!!
Discutons quand même rapidement des points forts du film avant de faire un arrêt sur les quelques points faibles qui ont pu être remontés ailleurs et qui, de mon avis, n'ont pas vraiment d'impact sur le film.
Là où les productions Marvel/DC Comics cinématographiques tournent globalement autour d'un genre "Action" (DC) ou "Action comédique" (Marvel), Deadpool réussit à se démarquer en adoptant le modèle inversé de la maison des idées en proposant une vraie comédie d'action. Là où le terme (ou son contraire) pourrait pour beaucoup signifier la même chose, il faut mettre les choses au clair: l'action dans Deadpool, bien que réussie et stylisée, est bien plus absente que dans les autres films du genre et sert avant tout la comédie.
Ici, on se retrouve principalement avec deux grosses scènes, la bataille du pont présentée dans le test-footage et les différents trailers qui occupe le début et la moitié du film ainsi que le combat final, plutôt vite expédié même si on ne peut pas trop en demander d'un film n'atteignant qu'1h40 au compteur. La structure du film parvient malgré tout à garder l'action au premier plan grace à un jeu de flashbacks intégré durant la scène d'action, coupant pour revenir sur le passé du mercenaire, revenant au combat, repartant un peu en arrière... Ce qui peut sembler comme un cache misère scénaristique réussit de ce fait à conserver le rythme effréné du film tout en alternant phases humoristiques, action et quelques scènes plus sérieuses, même si celles ci restent peu nombreuses dans l'ensemble.
Là où le film réussit notablement cependant à accrocher à ce qui fait l'essence du personnage reste l'aspect humoristique, présent en une énorme quantité tout au long du film. Même si cela ne va pas plaire à tout le monde, l'humour étrange de Deadpool suinte à chaque minute, que ce soit lors des diverses blagues sexuelles, l'excellente répartie entre les personnages, l'humour méta nécessaire au bon traitement de l'oeuvre, tout ceci via les dialogues ou gags visuels globalement très réussis et assez peu poussifs dans l'ensemble pour peu que l'on sache dans quoi on va s'aventurer.
Car oui, il est probable que le film ne rencontre pas le même succès avec les fans inconditionnels du mercenaire disert qu'avec le reste des amateurs des univers cinématographiques bien plus grand public. L'équipe à pu faire part durant la communication l'an dernier du fait que Deadpool était classé R aux Etats Unis, soit interdit aux moins de 17 ans.
Là où certains ont surtout vu une campagne de provocation gratuite, la violence dans les scènes et le discours étaient cependant essentielle pour le personnage, bien loin des conventions de politesse habituelles, éliminant sans remord ses adversaires tout en ayant un langage des plus fleuris. Encore une fois, cet aspect est on ne peut plus présente à l'écran avec peu de concessions sur la violence graphique ou textuelle au cours de l'heure et demie.
Venons en donc au point principal souvent considéré au fil des critiques comme un défaut: l'histoire. Il est vrai que celle ci est simpliste au possible. On est ici dans une origin story, ce qui nécessite quelques moments plus sérieux au cours du film ainsi qu'un antagoniste proche, lié à cette histoire. Cela génère deux principaux problèmes lorsqu'on s'attaque à Deadpool:
L'histoire n'ayant de toute manière pas souvent un intêret immédiat dans le comic (hormis les cross overs, il arrive souvent que Deadpool n'ait pas beaucoup d'effort à faire pour résoudre les situations), on revient au point relevé plus haut: L'histoire sert l'humour et non l'inverse. Jamais le film ne se prend au sérieux et essaie de faire croire à une révolution au sein des films de super héros. Et même si il lui arrive de critiquer des points d'autres œuvres tout en se prenant lui même les pieds dans le tapis, la grande majorité continue à faire mouche.
Je conclurai donc en recommandant ce film à ceux qui savent où ils vont mettre les pieds. Si vous êtes fans de Deadpool, allez y les yeux fermés, il s'agit d'un film de fans, pour les fans. Si vous n'avez jamais entendu parlé du personnage et de ses frasques, le film aura un peu moins d'impact. Si vous êtes complètement réfractaires à ce type d'humour, peut être que vous devriez passer votre chemin. Dans tous les cas, si vous êtes fans de super-héros, cela reste un vent frais dans les productions trop aseptisées actuelles qui mérite d'être vu, au moins pour se faire un avis.
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Créée
le 12 févr. 2016
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