Parler de cynisme quand on évoque le MCU, c’est un peu comme mettre porc et Depardieu dans la même phrase. Ça coule de source. Mais on atteint là un nouveau sommet, qui se justifie éhontément par le caractère méta de son héros. Ainsi on assume ouvertement de déterrer les cadavres, sans se demander si on est capable d’en faire quelque chose de digeste.
Un raclage de fonds de tiroirs laissés entre les ineptes mains du yes man Shawn Levy et des secondes équipes de Disney, qui profite de la bascule Fox dans le giron de Mickey pour racoler davantage encore que ne le faisait No Way Home. Un humour pipi-caca-prout, des caméos nauséabonds à outrance, et des références sexuelles aussi subversives que l’emploi du mot chocolatine à une réunion mondaine de la capitale. Rajoutez une action qui fait regretter la patte timorée mais néanmoins existante de David Leitch sur les précédents opus, un sang numérique que l’on ose à peine faire couler outre mesure, et Ryan Reynolds qui a déjà fait le tour de son propre rôle durant ces dix dernières années, et vous obtenez un coup de pied dans la fourmilière du MCU qui s’apparente plus à une chiquenaude dans le biceps de Colossus.
Tout est moche, tout est plat, tout est con. Si vous voulez faire dans le trash, l’incorrect, arrêtez de parler de sodomie wink-wink et montrez en une. Faites un X-Ray à la Mortal Kombat sur une burne éclatée plutôt que d’enchaîner les mêmes plans insipides d’un “ouïe mes couilles”. Ça ne rendra pas le film plus intelligent, mais au moins ça montrera qu’il veut aller au bout de son concept. Qu’il froisse, comme il le promet.
Et en plus, cette tâche à l'outrecuidance de chercher à créer de l’empathie et des enjeux, tout en tournant chaque moment en une farce puérile. Vous ne pouvez pas avoir le beurre, l’argent du beurre, et le cul de la crémière avec.
Un truc mou, insipide et moche qui permettra à Hugh Jackman de cachetonner, à Reynolds de continuer à vendre son gin et ses produits de télécom, et à Disney de continuer à s'enfoncer dans les abysses de la nullité.
3, parce que grâce à la loi des probabilités, si on te balance quinze vannes à la minute, y’en a forcément quelques unes qui marchent sur 2h de péloche.