N'oubliez pas, la vie est une longue épreuve.
Le Saw du pauvre
Death Bell est un thriller horrifique sud-coréen réalisé par Yoon Hong-Seung. Une œuvre, qui avec son concept articulé autour d'un mystérieux tueur faisant un carnage dans un lycée parmi les vingt meilleurs élèves réuni dans l'établissement le temps d'un week-end pour un tournoi, va proposer un torture porn gore alliant différents genres. Une approche intrigante et barbare dans une mouvance à la Saw (franchise concentrée autour de l'histoire du tueur au Puzzle John Kramer alias Jigsaw) avec des épreuves tordues imposées à des élèves terrifiés qui pour sauver leurs camarades d'une fin abominable doivent répondre à des énigmes durant des mises à mort en direct. Entre un résumé alléchant pour le fan d'horreur que je suis, et aussi le fait que Death Bell est considéré comme l'un des films d'horreur coréens les plus rentables de l'histoire, il ne m'en fallut pas plus pour me jeter confiant sur ce long-métrage : « monumentale erreur ! ».
Death Bell est une catastrophe cinématographique qui prend ses racines sur un scénario qui n'a ni queue ni tête avec des invraisemblances alarmantes. Écrits par Hong-Seung Yoon et Eun-Kyeong Kim, des écrivains pour le moins douteux qui nous proposent un récit improbable n'ayant pas beaucoup de jugeote ni de vraisemblance. Les élèves sont confrontés à un assassin caché dans l'ombre qui leur donne pour consigne de ne pas quitter l'établissement sous peine d'en subir des conséquences. Après quoi, un exemple est donné par le biais d'un professeur qui trouvera la mort en tentant de sortir, ce qui finit de convaincre tout le monde d'obéir. Les élèves préfèrent rester enfermé dans une enceinte sans aucun verrou où ils le savent seront pris pour cible par l'assassin dans des épreuves abominables plutôt que de se dire : « nous sommes nombreux, lui il est tout seul, pour quitter l'établissement nous n'avons tous qu'à simplement partir dans des directions opposées ».
Un aspect qui visiblement à échapper au cinéaste. Une exposition absente de logique qui agace à chaque fois que l'on voit un des personnages s'apitoyer sur son sort en précisant qu'il veut sortir de cet enfer et rentrer chez lui.
« Tu veux sortir, ben c'est très simple tu prends la porte derrière toi et tu te casses ! Ce n'est pas les nombreuses portes, ni les centaines de fenêtres, ni les multiples allées entourant le gigantesque bâtiment de plus de 30000 m² gardé par un seul meurtrier qui va t'empêcher de sortir. »
Comme si cela ne suffisait pas, lorsqu'une épreuve a lieu elle est filmée en direct, du coup on sait à ce moment-là que le tueur est occupé avec la pauvre personne ce qui laisse à tout le monde le temps de s'enfuir. Tant pis pour le pauvre bougre pris au piège, ce sera un dommage collatéral. De toute façon les élèves sont trop cons pour pouvoir répondre et le sauver. Une constatation agaçante surtout que la finition de tout cela s'articule autour d'un aspect dramatique au fort potentiel, malheureusement absorbé par trop de médiocrité. S'ajoute une absence totale d'action pour un résultat ennuyeux, où même durant les tests mortels on en arrive à bâiller. La tension galère à prendre à cause de la stupidité des étudiants qui annihilent les tentatives. Le jeu d'acteur à peine suffisant ne parvient pas à redresser l'insignifiance de ceux-ci. La réalisation est désastreuse ! Une conception artistique proche du néant qui ne favorise aucune ambiance pour un résultat terriblement fade à travers une photographie dégueulasse pour un montage terriblement scabreux. Une technicité qui va jusqu'à réussir à se louper durant les tests de survie qui ne manque pas d'inventivité mais de structuration cinématographique. Une bonne idée c'est bien, la mettre en forme c'est mieux !
CONCLUSION :
Death Bell de Yoon Hong-Seung est une catastrophe ambulante. Une expérience cinématographique frustrante articulée autour d'un résumé accrocheur qui ne parvient pas à compenser les très nombreuses lacunes du film pour rendre son concept attractif. Une intrigue illogique, une action ennuyante, une ambiance inexistante, une technicité atroce, une distribution oubliable... Au secours !
Une œuvre détestable qui trouvera peut-être des clients auprès des fans d'horreur hardcore de série Z.
Pour chaque énigme non élucidée un élève mourra...