Les Griffes de l'Ennui
À l’instar de la société Uncut Movies, Brain Damage Films est un petit distributeur indépendant connu pour avoir édité une série de shockumentary (Traces of Death) afin de surfer sur le succès de...
le 19 juil. 2024
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À l’instar de la société Uncut Movies, Brain Damage Films est un petit distributeur indépendant connu pour avoir édité une série de shockumentary (Traces of Death) afin de surfer sur le succès de Face à la Mort. Au début des années 2000, Darrin Ramage son fondateur a décidé de se lancer dans la production de films gore avec des titres tel que The Witch’s Sabbath, Hell’s Highway ou Zombie Anonymous. Death Factory fait partie de ses premières sorties et part d’un postulat digne des Griffes de la Nuit. On retrouve d’ailleurs Brad Sykes derrière la caméra, réalisateur surtout connu pour sa productivité, puisqu’il a tourner pas moins d’une vingtaine de films en DV en l’espace d’une décennie (la saga Camp Blood notamment) pour une poignée de dollars seulement. Cette fois ce n’est pas la forêt mais bien une ancienne usine désaffectée qu’il investit pour y fonder une légende urbaine autour d’un monstre aux griffes acérés naît d’une expérimentation scientifique. La chimère hanterai les couloirs et s’attaquerait aux clochards et couple égarés qui daignerai s’y aventurer. Evidemment c’est le lieu que va choisir un groupe d’étudiants interprété par des adultes de 30 ans pour fêter la fin d’année, picoler et baiser dans ce qui ressemble plus à une vieille maison qu’à un laboratoire secret destiné aux armes biologiques.
Partie de cache-cache dans les couloirs, et meurtres sanguinolent sont donc au programme de ce slasher assez sommaire qui aligne tous les artifices, et ressorts éculés du genre. On ne peut pas dire que les attentes soient très élevés avec ce type de production, étant donné le peu d’élément narratif que nécessite ce genre d’intrigue qui se limite ici à une légende urbaine que l’on se raconte autour d’une bière sur des événements antérieurs qui se serait produit jadis et qui (on le devine), auront une influence sur la suite du récit. Le scénario tient d’ailleurs sur une seule page (dixit Brad Sykes). Forcément dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à des grands acteurs, même si la présence de la Tromette Tiffany Shepis (également vu dans Femme Fatale de Brian De Palma) dans le rôle du monstre permet de sortir le film de son anonymat. Pour autant, les dialogues sont sans intérêt, et l’on s’amusera comme on peut de la bêtise de chacun des protagonistes à défaut d’une indolente demi-heure, et d’une scène érotique qui n’a rien de très excitante. Les mises à morts s’enchaînent sans créativité. Alors certes oui, le film ne lésine pas sur l’hémoglobine, mais cela fait surtout office de cache-misère et on comprends vite que Ron Karkoska n’a pas eu des moyens à la hauteur de ses ambitions.
En soit tout dépendra de vos attentes, mais fatalement, Death Factory perd de son intérêt d’autant que le réalisateur exploite très mal son environnement et ne parvient jamais à insuffler une véritable atmosphère ou bien un sentiment de claustration. Néanmoins la caractérisation de la créature est réellement la seule chose qui relève l’intérêt de la chose, sorte d’hybridation biomécanique qui évoque le zombie féminin du Retour des morts-vivants 3 ainsi que le cyborg du film Tetsuo de Shinya Tsukamoto, le rythme frénétique en moins. Le décor et le speech rappel également Creepozoïds de David DeCoteau, bien que ce dernier proposait quand même quelques props et environnements « hi-tech », genre des ordinateurs, un laboratoire avec des erlenmeyer remplie de liquides fluo histoire de simuler un peu l’aspect science-fictionnel. Rien de tout ça ici étant donnée l’étroitesse du budget et ce n’est pas ces quelques fioles, cartons et ce chauffe eau qui permettront de faire illusion dans ce capharnaüm de bric-à-brac et de contreplaqués, que l’on devine probablement squatté par des araignées, des rats et des camés. Les acteurs ne disposaient même pas d’un chiotte et devait se soulager dans les buissons. C’est à peine si on peut compter sur une furtive apparition de Ron Jeremy dans le rôle d’un clodo qui se fait arracher le palpitant. On a évidemment tout le temps de voir le twist scénaristique arriver et l’épilogue opportuniste annonciateur d’une éventuelle suite à donner (Death Factory Bloodletting). En tout cas, le making of permet de se rendre compte du système D derrière cette petite production horrifique fauché qui se voit tout de même doté d’un fort capital sympathie grâce au feel good communicatif de Tiffany Shepis sur le plateau. Même si le producteur Dave Serling a quand même le culot d’affirmer que Death Factory est plus généreux qu’une série B sous prétexte qu’il déverse un peu de sang et fait dans le politiquement incorrect, on attend toujours de voir en quoi le film est transgressif…
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le 19 juil. 2024
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