Pour commencer, il faut savoir que j'ai vu la série animée de 2006 "Death Note", donc ma critique sera fortement influencée et tintée de comparaisons (lorsque ce sera justifié). Pour résumé l'histoire de l'animé : Light est un jeune japonais brillant et solitaire, il obtient un mystérieux objet ; le Death Note. Le Death Note est un cahier lui permettant de rentrer en contact avec un Shinigami (Dieu de la mort) mais surtout de faire mourir comme bon lui semble n'importe qui, tant que l'assassin connaît le nom et le visage de sa victime. Il suffit donc a Light d'écrire le nom de la personne et éventuellement les conditions de sa mort pour faire sa propre justice. Light décide donc d'essayer de faire le bien en tuant le maximum de criminels à sa portée. En agissant ainsi, il devient progressivement le Kira, un "Dieu" d'abord adulé par le monde entier, capable de punir le crime. L'affaire prend de l'ampleur et de nombreux services policiers enquêtent sur le Kira. Arrive alors un détective particulièrement doué, sombre, mystérieux, calme et intelligent : L. S'ensuit une longue bataille entre les deux protagonistes et leurs égos. L'animé prend donc la forme d'un énorme thriller dans lequel les deux ennemis se battent à distance, en déployant des stratégies toujours plus alambiquées et complexes pour parvenir à leurs fins. Ryuk, le Shinigami de Light, est neutre mais s'amuse beaucoup avec Light (ce point est important pour la suite).
Passons maintenant au film de 2017 :
Light est un jeune américain arrogant qui aime la justice. Il tombe subitement amoureux d'une pom-pom-girl de son lycée et décide pour lui plaire de lui révéler le secret du Death Note, qu'il a trouvé à peine 10 minutes auparavant. Mia (sa copine donc) est forcément tres intriguée par le Death Note et devient en un clin d'oeil sa chérie (on le comprend grace a une scène de baiser sous la pluie digne des plus grands films). À deux, ils veulent devenir les justiciers de la planète, sauf que Mia à une tendance plus agressive que Light et ne semble pas avoir besoin de la preuve de la culpabilité de sa victime. Ils deviennent donc à deux le Kira en moins de 10 minutes de film (cela dit en 1h40 c'est un peu normal). L sort de l'ombre et on découvre une interprétation assez dérangeante du personnage ; impulsif, franchement pas discret, insupportable et parfois meme debile. Grâce à quelques déductions foireuses, il se rend vite compte que Light est le Kira et va directement se confronter à lui dans une scène qui manque de tout. Le Shinigami de Light se contente de rire de temps à autre et d'apparaître comme un méchant. Light cherche alors à tuer L en manipulant Watari (le majordome de L) mais il échoue tandis que Mia tente de récupérer le Death Note en inscrivant le nom de Light dedans : il donne le Death Note à Mia et fait une crise cardiaque à minuit. Le plan étant de brûler la page une fois acquise par Mia pour annuler les effets de la mort sur Light. Finalement on déboule sur une scène de poursuite entre L et Light complètement fortuite, puis sur LA scène d'action finale indispensable : La grande roue. Light est poursuivi par pas mal de flic menés par L et décide de s'isoler en haut d'une grande roue avec Mia (sa copine meurtriere). La grande roue se casse, ils tombent tous les deux, Mia meurt, Light vit, et la page du Death Note devant faire mourir Light fini brûlée. Light finit à l'hôpital dans le coma mais le Kira continue de sévir. Light avait en fait tout préparé en manipulant ses victimes avant leur mort pour que : les meurtres continuent pendant son coma, la page soit brûlée, le Death Note lui revienne. Il révèle à son père qu'il est bien le Kira et fin du film.
Et bien c'était aussi chiant à résumer qu'à regarder.
Tout d'abord ; pourquoi les américains s'entetent à vouloir que tout soit américain ?! Sérieusement, j'ai aucun problème avec le fait d'adapter un animé en film mais le souci, c'est que l'animé raconte une histoire ancré dans une culture ! Que le réalisateur soit américain oui, mais que les personnages et les lieux le deviennent, non !
Bon et passons au plus gros problème du film : qu'est ce que Mia (La petite amie) vient foutre ici ? Light est un jeune homme solitaire et la force de l'animé c'est justement que sa propre conscience est partagée ! Qu'ils prennent quelques libertés scenaristiques oui, ils sont obligés (genre la mère de Light qui meure et cette petite histoire de vengeance ok) mais faut pas non plus dénaturer les persos ! Pareil pour L, il n'est absolument pas convaincant ! Il apparaît dans l'animé comme un personnage légendaire, intouchable, presque mytique ; c'est LE meilleur détective du monde. La il rentre en contact avec tout le monde, s'énerve au moindre pet de travers et surtout se montre au monde entier ! Ryuk est imagé ici comme le diable, le méchant qui veut que tout le monde meurt, alors qu'en fait c'est censé être simplement un Shinigami qui s'ennuie ! Il est neutre mais devient peu à peu un compagnon pour Light, car il l'amuse beaucoup pour un humain et le film en fait comme un ennemi, c'est quand même bien dommage ! Bon et je ne vais pas parler de la bande son, vraiment pas, vraiment vraiment vraiment pas. En fait le film ne retranscrit à aucun moment l'intelligence de l'animé : au lieu d'être une partie d'échec géante palpitante et jouissive, on se retrouve avec une suite d'actions pseudo-réfléchies pour terminer sur un final classique de série B américaine. Alors certes, en 1h40 ils ne pouvaient pas retranscrire l'intégralité de la tension, de la saveur et du charme de Death Note, mais si ils n'avaient pas à tout prix voulu américaniser l'histoire, ils auraient pu faire quelque chose de sacrément mieux. Il a quand même quelques points positifs hein, genre l'apparence et la voix de Ryuk sont biens, quelques acteurs ne sont pas trop mauvais et ... (j'en cherche d'autres aidez moi !). Mais bon globalement on est sur un film bien naze qui essaye vainement de raconter à l´americaine la merveilleuse histoire qu'est celle du Death Note. Je n'irai pas jusqu'à écrire le nom du réalisateur dans mon Death Note personnel par souci de conscience, mais pendant le visionnage du film, je me suis surpris à écrire machinalement les deux-trois premières lettres de son prénom.