Tout est raté.
Je ne m'attendais à rien de particulier, bien que j'ai lu et adoré les mangas, je savais que les critiques pour ce film étaient mauvaises.
L'histoire se déroule aux Etats-Unis, ce qui aurait pu être très intéressant : comment allaient-ils adapter cette histoire à la culture américaine, avec ses points de vues presque diamétralement opposés à ceux du Japon ?
Mais ça tombe à l'eau : plutôt que de créer une toute nouvelle histoire avec le même concept du cahier de la mort, ils ont tentés de suivre celle des mangas, sans la comprendre.
- Le dilemme de Light/Kira est réduit à une opposition gentil/méchant avec la fameuse et niaise observation du père de Light "tu sais Light, le monde n'est pas noir ou blanc".
Mais même ça aurait pu être intéressant !
Dans les mangas, Light est calme, serein, il est un visionnaire, il s'ennuie dans ce monde qu'il trouve sale et miteux, il veut le changer. Dans les mangas, même avant d'avoir le cahier, Light était déjà un grand esprit.
Ici, même s'il a de bonnes notes à l'école, Light n'est qu'un ado, qui panique quand il voit le dieu de la mort, un ado qui demande la permission avant d'embrasser une fille.
La question qu'aurait pu poser ce film n'était donc plus "comment changer le monde ?" mais "comment un ado gère-t-il le pouvoir de tuer ?"
Vous l'imaginez bien, le film n'a pas pris cette direction.
- Les personnages sont schizophréniques.
Le personnage de la copine de Light, apparemment le miroir de Misa Amane dans les mangas, est totalement vide. Les deux sont puérils et obnubilées par l'idée d'éradication des criminels, mais les parents de Misa avaient été tués par un cambrioleur, lui donnant ainsi non seulement une raison vengeresse pour vouloir aider Kira, mais aussi un motif d'amour pour Light.
Dans le film, sa copine n'a aucun trait de caractère, sinon qu'elle fume (oulala, elle fume) et qu'elle est hystérique. Rien n'est expliqué, ni pourquoi elle aide Kira, ni pourquoi elle aime Light (Nat Wolff joue ce qu'il sait jouer, c'est-à-dire un ado seul, persécuté et pas doué avec les filles).
Le personnage de L est tout comme Light un ado attardé un peu intelligent, qui pète un boulon quand son popa adoptif lui est enlevé.
Il est censé représenter Interpol, la police des polices, mais plutôt que d'être mystérieux et inquiétant, il est ridicule, imprudent, et les seuls instants intelligents qu'il provoque sont des idées prises dans les livres.
Rien ne va.
Si. Ryuk. Le dieu de la mort. Il pèse, il est incroyable. Flippant, fou, la voix est géniale (William Dafoe, j'aurais dû m'y attendre), le design aussi, toujours dans l'ombre, seuls ses yeux se distinguent.
C'est bien le seul personnage réussi du film.
Peut-être parce que c'est le seul CGI...