Death Note au grand écran.

Après le succès mondial du manga Death Note, avec plusieurs millions d’exemplaires vendus au monde, dont pas moins de 400.000 en France, le réalisateur japonais Shusuke Kaneko a jugé bon d’en faire une adaptation cinématographique sorti en Juin 2006 au Japon et en 2008 en France.

C’est en version film que le choix de cette dernière s’est porté. Kaneko, a voulu réaliser un film moral et non divertissant pour le public. Ainsi, il confie avoir apporté une touche paternelle au film, puisque il trouve les deux protagonistes, L et Light, immatures. Il a décidé de distinguer l’immaturité de l’intelligence. Aussi, le réalisateur a tourné ces films de sortes à ce que le public puisse s’identifier à l’un des deux personnages et qu’il se rende compte qu’on ne peut jouer avec la vie des personnes comme le font les deux héros.

Il n’y a pas à dire, cette version cinéma-film de Death Note est réussie. Oui, il existe des changements par rapport à l’anime et le manga et oui on est quelque peu confus de voir une série comme Death Note 'naturalisé' en film. Le filon qu’a découvert l’auteur de Death Note est néanmoins retrouvé dans ce film.

C’est une véritable bataille entre le mal et le bien, une chasse à l’homme entre le protagoniste antipathique Light Yagami, ici joué par Tatsuya Fujiwara (Battle Royal I et II) et le mystérieux détective L, incarné par Kenichi Matsumaya (Nana), qui nous tient en haleine durant ces deux longs métrages de plus de deux heures.
L’histoire est plus moins respectée dans les grandes lignes. Kaneko a voulu réaliser sa propre version du manga, tout en suivant le schéma original.
Ainsi, nous remarquerons de grosses différences entre film et manga, comme l’affaire Noami Missora, ou encore la fin, qui est une véritable fin alternative au Death Note original. Même si le scénario n’est pas le même, on en retiendra de ces deux films qu’ils sont réussis et que l’on assiste à une bataille entre bien et mal.

Cependant, il convient d’insister qu’il existe des zones d’ombres dans ces deux films. Tout d’abord, on a du mal à s’habituer au jeu d'acteur. On dirait que les émotions, pourtant typiques, du manga et de l’anime, ont essayé d’être adapté en film. Ainsi, on assiste à de longs moments où les expressions faciales des personnages restent fixes, immobiles, ce qui peut déstabiliser le public. Certains diront que c’est typique du cinéma nippon, d’autres diront que ce n’est pas un bon jeu d’acteur.

Un autre point est bien sûr celui du respect de l’intrigue. Oui, il ne faut jamais adapter un livre, ici un manga, à l’écran. L’anime est un copié-collé du manga, donc on ne pouvait être déçu. Ici, trop de choses changent avec ces deux films. Ce que l’on peut regretter tout particulièrement, c’est le comportement de Ryuk qui change énormément. Il passe d’un dieu de la mort plutôt stupide, mais fort sympathique, à un ange de la mort démoniaque (remarquons tout de même que son image de synthèse est magnifiquement réussie).
Aussi, les scènes dans lesquelles des personnages meurent d’une crise cardiaque sont tout simplement bâclées à cause des émotions nippones/manga.
Enfin, on a quand même du mal à commencer les deux génériques avec une musique des Red Hot Chilli Peppers, qui n’ont absolument rien à voir avec l’ensemble…
Ce qu’il faut retenir de ces films, c’est qu’il faut les voir en prenant une certaine distance avec le manga original et son anime.
C’est un très bon film détective avec ces forces et ces faiblesses que tout le monde peut regarder, même sans connaître le manga original…