Lee Jang-ho est un réalisateur mal connu en dehors des cercles cinéphiles coréens, sans doute en raison d'un cinéma expérimental et peu accessible, voir difficilement regardable par moment. Declaration of Idiot s'inclue dans cette lignée et suit l'histoire de deux idiots en quête de liberté (Dong-chil et Yuk-deok). Sur la forme, on a là un récit décousu avec une narration singulière: absence quasi-totale de dialogues qui sont remplacés par des musiques baroques, des chants monotones et à l'occasion par une voix off enfantine (peut-être Dong-chil lui-même). Le film se veut une critique sociale de la Corée conservatrice et bourgeoise (Lee Jang-ho a par ailleurs connu la censure comme beaucoup de réalisateurs coréens sulfureux du siècle dernier), mais pour ma part j'ai trouvé que le côté très expérimental et le ton souvent burlesque nuisait à la clarté du propos. Reste cette amitié naïve et touchante (presque un buddy movie ?), qui semble le seul refuge des deux idiots dans ce monde tragique. Heureux les simples d'esprit...