En voilà une surprise. Thriller psychologique suivant 2 histoires.
Tout d'abord, nous avons Frédéric Diefenthal, dans le rôle de Matthias. Matthias, au début, on sait pas trop. Un flic ? Un ancien flic ? Quoi qu'il en soit, on lui demande de remballer. En effet, 27 personnes ont été assassinées par la même personne. Diefenthal est méconnaissable. Une grosse barbe, un air débraillé, les yeux possédés, cernés, il campe magnifiquement un flic dont au final on ne sait rien à part qu'il est sujet de moquerie par ses collègue car excentrique et semblant avoir des visions et qu'il aime peindre, des peintures sombres, horrifiques.
Ensuite nous avons Lambert Wilson, dans le rôle de Brennac. Psychiatre, on lui confie le rôle de suivre l'auteur(e) des meurtres qui semble souffrir de trouble dissociatif de l'identité. Ici aussi, Wilson campe parfaitement son personnage, bien qu'avec un déroulement plus classique.
Mais le film commence par le procès du coupable. Claude. Jeune femme menue, chétive, au regard fuyant, demandant à son avocat si elle a fait du mal à quelqu'un. Claude, c'est la magistrale Sylvie Testud, véritable point d'orgue du film. Elle campe chacune des personnes qu'elle incarne de manière juste, modifiant toute son attitude, voire son visage, le tout sans fioritures de mise en scène, où très peu, très souvent en direct. Juste impressionnant.
Au final, on se retrouve avec un scénario assez classique, bien que ne manquant pas de surprises, nous faisant revenir sur des détails discrets bien cachés dans le film. Ensuite, une mise en scène très classique, alternant scènes en huis-clos à l'hôpital avec Brennac et nuits pluvieuses avec Matthias, montrant une dualité tout au long du film. Mais le tout est largement sauvé par le jeu des acteurs.
Le réalisateur, René Manzor (de son frère nom René Lalanne, frère de Francis et Jean-Philippe Lalanne), ne nous a certes pas montré un talent incomparable en terme de réalisation et de scénario (attention, hein, c'est très loin d'être mauvais), mais il nous a montré une excellente direction d'acteurs. Et ça aussi, c'est important.