Et bien voilà, je repensais beaucoup à ce film ces jours-ci, en me disant : il faudrait le revoir... C'est fait.
Tout cela parce que mon téléphone portable, acquis depuis quelques mois maintenant, sifflote toujours la même mélodie, que ce soit pour l'allumage, les nouveaux messages, ou la sonnerie d'appel : il me la joue à toutes les sauces. Or ces cinq petites notes sont les mêmes qui entament la musique au piano de Deep impact, ce thème qui parcourt le film de bout en bout, donc à chaque fois que le téléphone fait des siennes, je continue toujours la mélodie dans ma tête.
Ce petit air lancinant m'avait marqué. Je revois les images de la VHS, que j'avais enregistrées à la télé un peu innocemment, toujours heureux de sauter sur l'occasion de voir de la SF. Les premières images, qui donnaient sur un ciel étoilé, étaient complètement parasitées, la mélodie aussi, elle hésitait d'ailleurs de sa tonalité pendant quelques secondes avant de se stabiliser, tant la bande était abîmée. C'était une entrée "in medias res" qui m'a toujours laissé l'impression d'avoir manqué le début du film.
Bon. J'ai un rapport très particulier avec "Deep Impact", rempli de maladresses et de violons : je "sais à quoi m'en tenir" avec lui, mais je lui sais aussi des qualités plus que désarmantes... /!\ Spoilers /!\
J'aime l'entrée en matière, la découverte de la comète par le club d'astronomie, la fausse piste de la journaliste qui traque un scoop et croit être tombée sur une simple affaire de moeurs politiques.
J'adore le rythme calme du film, qui prend son temps et s'intéresse au personnages; et cette brusque coupure, après tant de dialogues, faite de une ou deux minutes de chaos et de bruit sans voix humaine, où la comète s'écrase et nous laisse pantois devant la simple constatation de ces destins soudains retournés.
Et par dessus tout, j'adore le fait que l'héroïne aille retrouver son père près de la plage à la fin. Ce sont deux personnages qui retrouvent la réconciliation; Il vont mourir et ils le savent mais ce n'est pas la seule chose qui compte. Ce qui compte c'est ce qu'ils vont se dire juste avant. Et alors la comète arrive : L'image de ce couple enlacé sur la plage, qui ne cherche pas à s'enfuir, devant cette vague gigantesque : c'est une véritable vision. Et juste avant le couperet final, l'injustice de la mort, les bras qui se serrent, et la fille dit : "Papa!"
L'humanité survit, et au générique de fin, encore, la fameuse mélodie au piano qui revient, presque légère, maline, espérante, innocente. J'avoue qu'encore aujourd'hui je me demande ce qu'elle signifie, mais ce n'est pas si grave.