En 45 minutes, Ray compose un drame sociale qui s'indigne violement des systèmes castes avec ce que ça implique d'injustices. Malgré sa relative courte durée, l'histoire est idéalement construite, répondant à une unité de temps pour une excellente concision et caractérisation des personnages. L'introduction ne perd pas de temps à introduire les personnages dont on comprend rapidement la nature par leur attitudes et niveaux de vie. La réalisation sait très bien accélérer le tempo à quelques reprises mais sans être jamais précipité. Peut-être ne sentons pas assez bien la canicule mais la fatigue et l'absurdité des travaux sont bien rendues avec un poids du destin très bien représenté par les multiples aller-retours devant une divinité sculpté. Sans parler de cet énorme troncs noueux qui semble bientôt être une métaphore symbolique.
De plus, j'ai apprécie que le film ne soit pas trop manichéen. Le brahmane et son épouse ne sont pas des monstres insensibles, mais sont avant tout trop recentrés sur leurs vies pour se rendre compte réellement du drame qui se joue.
La dernière partie effectue un petit virage vers la fable morale (grinçante) teinté de fantastique où le brahmane va être contraint d'effectuer lui-même une tâche délicate mais qui ne le lavera certainement pas de sa culpabilité (et qui renforce même cruellement cette lutte des classes).
Vraiment fort et assez poignant.
Et Ray exploite très bien son budget télévisuel avec une belle économie de moyen et une jolie photographie en couleur.