Le film commence par un constat frappant de vérité : l'humanité excelle à s'imaginer des avenirs farfelus (chute de météorite, vie dans l'espace, invasion de zombies, virus ultra-puissant, etc) mais nous sommes incapables d'imaginer à quoi ressemblerait un monde où l'on consommerait moins d'énergie et de ressources naturelles. Quand on nous dit "il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 10% par an" par exemple on pense tout de suite à une vie de privations, de frustrations, un abandon de la modernité, bref un retour à l'âge de pierre.
Si ce film est à voir absolument, c'est surtout parce que peut-être pour la première fois aussi fortement, il apporte enfin une réponse POSITIVE à la nécessité de protéger l'environnement. Ce film donne un espoir incroyable, il est porteur d'une véritable foi en l'humanité, on en sort avec la banane : OUI, les hommes sont capables de faire bien, et OUI certains le font déjà. On a tellement peu l'habitude de voir ça qu'on a du mal à croire, parfois, que ce n'est pas de la fiction.
Le film est divisé en cinq parties correspondant à cinq enjeux clés du problème environnemental : l'alimentation, l'énergie, l'économie, la démocratie, l'éducation. Dans chaque thème, des solutions concrètes aux quatre coins de la planète dessinent les contours d'un autre monde possible à l'avenir : deux maraîchers français qui ont des rendements à faire pâlir les industriels grâce à la permaculture, une entreprise lilloise qui a pensé tout son fonctionnement pour réduire son empreinte écologique et améliorer les rapports entre les salariés, le tri et recyclage de 80% des déchets à San Francisco, la démocratie participative en Inde, les monnaies locales en Suisse, les fermes urbaines à Détroit, les écoles finlandaises, etc.
Certes, le film est parfois un peu long, et souffre peut-être de contre-points qui relativiseraient ou du moins discuteraient certaines idées (par exemple, les panneaux solaires sont-ils vraiment une bonne idée compte-tenu du fait que certains de leurs composants sont très rares et non recyclables ? si oui, dans quelles conditions les construire ?). Mais un dernier point importe : le film n'est pas réalisé par des experts. Certes, Cyril Dion a dirigé une ONG écolo et est vraiment militant. Mais les autres, ce sont surtout des férus de cinéma, qui ont eu envie d'apporter leur pierre à l'édifice, et surtout d'essayer de comprendre et d'expliquer simplement à quoi pourrait ressembler le monde, demain. Des gens simples, qui se posent des questions simples sur des problèmes compliqués, et qui montrent de vraies solutions, applicables et surtout déjà appliquées.
A regarder que l'on soit déjà convaincu par l'écologie ou franchement sceptique.