Sage, mou, scolaire, lisse et banal

Je ne sais trop que penser sur ce film. Je m'attendais à détester et cinématographiquement c'est assez détestable, mais sur le fond, à chaque fois que j'avais un reproche à faire, le film arrivait à y répondre en allant là où je voulais qu'il aille (en restant dans la bienséance... ici on ne parle pas d'aller décapiter le Roy François II, traître à son peuple).

Mais voilà, le film ne m'apporte rien, je savais déjà tout ça, donc forcément je ne suis pas le type à qui ça va s'adresser et je me suis vraiment fait chier tout le long. Car il faut bien le dire, a forme est assez insupportable, avec un petit côté bobo (rien que dans la police d'écriture, le choix des chansons...), ça me donne des envies de meurtre, de fracasser des crânes de nouveaux nés, voire pire encore d'acheter un 4x4.

On me dira qu'il faut ça pour sensibiliser les gens... Ok, peut-être, mais dans ce cas là ce n'est pas du cinéma, mais un tract et ça n'a rien à foutre au cinéma.

Et il est là le problème, c'est bien trop racoleur pour être honnête... On a ces gens qui veulent sortir des énergies fossiles mais qui vont aux 4 coins du monde... et ça m'étonnerait qu'ils soient allés en Amérique à vélo... On a des gens qui disent qu'il faut consommer moins, très bien, qu'il faut privilégier les énergies renouvelables, ok, mais faut aussi se rendre compte qu'une énergie renouvelable n'est pas forcément non polluante... Que les panneaux solaires sont durs à recycler... et j'en passe.

Et il est là le vrai défaut du film (outre la forme abrutissante), c'est que ça se veut tellement positif, que ça finit par occulter tous les freins, ça refuse tout simplement le tragique, ce qui fait qu'on ne peut pas se développer sans polluer. On aborde légèrement la décroissance, sans aller jusqu'au bout, sans doute pour ne pas faire peur aux spectateurs, mais c'est vraiment dommage de ne rien en faire...

On a un film donc très manichéen, qui fait vraiment reportage télé, c'est assez désolant.

On finit même sur de la politique, avec un discours que l'on entend beaucoup actuellement, notamment à gauche, sur la démocratie représentative, la monnaie... Mais ça se fait sans condamner l'euro, on dit qu'on en a besoin... ça se fait sans condamner l'existence même des grosses entreprises... l'économie de marché... On donne plus des solutions à appliquer dans le monde tel qu'il est... et en voyant ça j'ai plus l'impression de voir quelqu'un vouloir colmater une brèche bien trop grande pour lui...

Disons que je trouve ça trop sage, trop timoré, trop banal pour un temps soit peu intéressant...
Alors que dans le fond, je ne suis pas fondamentalement en désaccord, c'est juste que là, comme ça... boarf quoi...

Et ça finit avec l'habituel et l'immanquable éloge du système éducatif finlandais... Difficile dans ce cas de dire que le film apporte quelque chose de neuf... On parle de PISA sans jamais remettre en cause l'intérêt et la manière dont sont faites ces études...

Bref c'est lisse, bienpensant... et donc insupportable... je crois que je préfère encore le chaos...