Deux après avoir vu la machine James Bond relancée, Martin Campbell cède sa place à Roger Spottiswoode. Pierce Brosnan a réussit à se décoincer des cuisses de Famke Janssen et fait face à un magnat de la presse voulant créer un climat de guerre entre l'Occident et la Chine. Deux jolies James Bond girl et question gadgets, un Q faisant encore des merveilles. De quoi nous faire passer encore deux petites heures de spectacle et espionnage à la britannique.
James Bond et sa BMW….télécommandée !
Le mal aimé de la franchise, et pourtant, quand on voit la suite du film, Le monde ne suffit pas, on peut s'interroger. 007 a encore de beaux jours devant lui. Après l'abyssal Goldeneye, l'espion préféré de sa majesté la reine d'Angleterre, toujours interprété par le classe et bad ass Pierce Brosnan nous revenant en bonne forme. Le mec arrive à être cool même quand il court. Changement d'ambiance, de luminosité et de ton, beaucoup plus de scènes d'action et autre spectacle James Bondesque version moderne, la sexy Teri Hatcher et l'énigmatique Michelle Yeoh en James Bond Girls, une critique des médias furtive, un assistant digne d’un Van Damme, pour un peu moins de 2heures de fun. Rien que la scène d’ouverture sur l’aérodrome enneigé où Bond gâche le shopping de terroristes, évitant au passage une explosion nucléaire, nous donne le ton.
A tous les fans de castagnes et cascades chinoises, à tous les fervents admirateurs de scènes d’action à la John Woo, et ceux qui aiment les petits pics d’humour placés à bon escient, vous devez voir ce film. Question répliques et scènes mémorables, Demain ne meurt jamais ne fait pas les choses à moitié. L’élégance des décors, la mise en valeur de la couleur bleue dans certaines scènes importantes, les costumes ainsi que les gadgets, on en a pour notre argent. Q continue de faire des merveilles. Les gadgets de Goldeneye, c’est dépassé, maintenant, on a des portables faisant scanner, taser et télécommande de voiture avec caméra intégrée, une montre de la marque Oméga équipée d'un détonateur, et SURTOUT, on a une BMW contrôlée à distance.
Inclus dans le pack: caméras à l'avant et à l'arrière, GPS, mitrailleuses, pneus increvables, diffuseur de gaz lacrymogène, coffre à empreinte digitale, alarme à décharge électrique, lance roquettes sur toit ouvrant, vitres pare-balles, le tout, accompagné d'une voix féminine pour la sécurité. De quoi dissuader tout type de voleur tentant de mettre la main sur ce petit bijou.
Le travail sur la photographie (surtout la mise en valeur du Vietnam), les scènes d'action filmées intelligemment (cf la séquence de course poursuite à moto), Goldeneye, de ce coté, il peut aller au coin. Surtout, ce James Bond se démarque de ces prédécesseurs en voyant son héros avoir droit à une coéquipière asiatique, donnant un petit coté buddy movie au film. Le duo marche. Brosnan c’est les flingues et les poings, Yeoh, sorte de Catwoman des services secrets, c’est la castagne et autres acrobaties chinoises. Le pied pour les fans de kung fu.
A la bande originale, alors que la chanteuse Sheryl Crow s'occupe du thème original de ce deuxième film de l'ère Brosnan, c'est David Arnold qui se met aux platines, changeant totalement de registre si on compare sa musique à celle d'Eric Serra dans Goldeneye. Là, notre compositeur revient à l'âme de ce qui faisait le succès des James Bond: le symphonique.
On publie n’importe quoi ces temps-ci.
Au final, bien écrit, bien interprété, bien rythmé, bien filmé, Demain ne meurt jamais, un des meilleurs James Bond de l’ère Brosnan. Restera quelques défauts: le méchant charismatique mais pas vraiment menaçant physiquement bien que possédant un bateau furtif ultra armé, ces petites séquences en pseudo ralenti était plus moches que cool, et cette fin prévisible et romancée n'ayant pas lieu d'être. Pour le reste, un sans fautes. Du pur spectacle jubilatoire donnant presque envie d’être nous aussi agent secret. James Bond reviendra...