Hallucinant ! C'est le seul mot qui m'est venu à l'esprit quand je suis sorti de la salle de cinéma, regonflé à bloc et le sourire jusqu'aux oreilles. Aucun doute possible : ce film ne souffrira pas la comparaison avec son grand frère, Dallas Buyers Club, sorti l'an dernier. Son atmosphère plus détendue, plus détachée, en fait un film complètement différent, mais non moins réussi. Si Matthew McConaughey et Jared Leto nous ont émus (enfin moi, en tous cas), Jake Gyllenhaal nous a fait passé un putain de bon moment !
Déjà dès la bande annonce, j'étais au taquet sur ce film : l'histoire est simple voire simpliste (un homme perd sa femme, il reconstruit sa vie... et voilà), mais encore une fois, les scénarios complexes ne sont pas la marque de fabrique de Jean-Marc Vallée. Laissons ça à Christopher Nolan, il le fait très bien. Non, ce qui fait tout l'intérêt de ce film, c'est son traitement... ben... hallucinant, justement !
Si vous aviez trouvé Rayon complètement jeté, l'an dernier, attendez de voir ce qui arrive ! Chris, un gamin de 15 ans, drogué et largué, qui parvient à placer un "fuck" dans chacune de ses phrases ; sa mère, défoncée la plupart du temps, qui travaille au service client d'une compagnie à deux balles et qui se tape son patron ; le beau-père, complètement obsédé par la mort de sa fille, qui n'a plus qu'une idée fixe : créer une fondation à son nom... Et ça, ce ne sont que les personnages secondaires. Jake Gyllenhaal, alias Davis, envoie du très très lourd dans ce film ! Ce mec à un talent dingue : rendre attachant et profondément émouvant un personnage qui, de base, ne ressent aucune émotion, c'était pas gagné d'avance.
Et au milieu du ballet de ces personnages improbables, sorties de nulle part, des scènes presque surréalistes tantôt drôles et tantôt glaçantes.
Bon, on ne va pas se mentir non plus, j'avais trouvé Dallas Buyers Club un chouïa trop long. Ici, cette sensation de longueur n'est pas aussi marquée, ce qui n'empêche pas à plusieurs reprises de se demander où on va, et de se dire que ce serait pas mal qu'on y aille un tout petit peu plus vite. Une impression vite oubliée devant la scène finale, qui reste profondément touchante.


Demolition, ce n'est pas un film sur un mec qui casse des trucs.... Ou plutôt si, c'est exactement un film sur un mec qui casse des trucs. Un film sur un mec qui pète littéralement les plombs et envoie tout balader. Un film sur une libération et le retour à la vie. Un film qui donne envie de tout casser puis de tout réparer, qui donne envie de bouger, qui donne envie de changer la vie et le monde.
En fait, c'est exactement ce que j'attendais de ce film !

Harmonic
8
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le 8 avr. 2016

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Alex B

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